Au Maroc, des partis politiques, plusieurs organisations de lutte contre la normalisation avec Israël ainsi que le mouvement Al Adl Wal Ihsane (AWI) ont annoncé leur participation à la marche de ce dimanche. Prévu à Rabat, l’événement est destiné à dénoncer l’accord de paix israélo-palestinien appelé «Deal du siècle» ainsi que l’Atelier de Bahreïn prévu la semaine prochaine à Manama.
Des organisations anti-normalisation ont déjà précisé dans un communiqué que la manifestation intervient comme «un pas pour faire face au complot du prétendu "Deal du siècle" en collaboration avec l'impérialisme américain et l'entité sioniste et certains régimes despotiques». Elles ont aussi dénoncé l’Atelier organisé la semaine prochaine à Manama, le qualifiant de «conférence de la trahison». Les organisations ont aussi rejeté «toutes les formes de normalisation et les manifestations de l'infiltration sioniste et subversive du Maroc».
Les islamistes et la gauche marocaine coude-à-coude
Cette semaine, la Fédération de la gauche démocratique (FGD) a annoncé dans un communiqué sa participation à la marche, déclarant qu'elle rejette «toute conspiration visant à liquider la question palestinienne et priver son peuple de ses droits juridiques et historiques de libérer son territoire du viol sioniste». Elle a estimé que sa participation est une occasion pour «dénoncer l'impérialisme, le sionisme et leurs alliés dans les régimes autoritaires et les traitres de la cause palestinienne».
«Notre participation intervient pour exprimer le rejet total du peuple marocain de la conférence de la trahison accueillie par Bahreïn.»
De son côté, le mouvement Al Adl Wal Ihsane a lancé un appel à participation à ladite marche, la qualifiant de «soutien à la cause palestinienne et celles d’Al Qods et du retour des réfugiés» et de «refus de ce qui se trame sous le nom maudit de "Deal du siècle"».
Pour sa part, le Parti de la justice et du développement (PJD) en la personne de son vice-secrétaire général a appelé les membres du parti, ses sympathisants ainsi que le peuple marocain à participer à la marche qui se tient ce dimanche.
Dans une vidéo diffusée sur le site du PJD, Slimane El Amrani a estimé que ce rendez-vous est «une occasion de rappeler les sacrifices du peuple palestinien à travers les nombreux martyrs, la défense acharnée de Jérusalem, les réfugiés palestiniens et les complots visant cette cause, dont le "Deal du siècle" maudit».
«Le Maroc présentera à nouveau la preuve de la fidélité profonde à cette question. Notre pays continuera à fournir le soutien nécessaire à la cause palestinienne.»
Le gouvernement n’a toujours pas tranché quant à sa position
Sur le plan officiel, le Maroc n’a pas encore communiqué sa position quant à l’atelier prévu la semaine prochaine. Jeudi, le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi a déclaré que la position du Maroc quant à sa participation à l’Atelier de Bahreïn sera «exposée en temps voulu».
«Les positions du Royaume du Maroc concernant sa politique étrangère sont exprimées par ses institutions au bon moment et dans le bon contexte», a-t-il déclaré lors de la conférence de presse hebdomadaire suivant les travaux du conseil de gouvernement. «Il appartient au gouvernement de déterminer le moment de l'annonce», a-t-il lancé. Une sorte de clin d’oeil aux informations contradictoires de différentes parties.
La semaine dernière, une source à la Maison blanche a indiqué à l’agence Reuters que le Maroc, l’Egypte et la Jordanie ont confirmé leur participation à la conférence qu’accueillera les 25 et 26 juin prochain la capitale du Bahreïn pour évoquer le volet économique du «Deal du siècle». Mais cette annonce, faite mardi, a été démenti jeudi par le porte-parole de l’exécutif palestinien, Ibrahim Melhem qui a précisé «le gouvernement palestinien a pris note que les frères au Royaume hachémite de Jordanie, du Royaume du Maroc et de la République arabe d'Égypte n'ont pas annoncé leurs accords de prendre part à l'atelier de Bahreïn».
L’accord de paix israélo-palestinien est un plan mis en place par le gouvernement américain pour mettre fin à ce conflit. Certaines fuites médiatiques laissent penser que cet accord contraindrait les Palestiniens, avec l'aide des États arabes et en particulier de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, à faire d'importantes concessions à Israël.