Alger n’a pas attendu longtemps pour répondre à la demande marocaine d’ouvrir une enquête sur l’incident aux frontières, survenu le 18 octobre. Et une fois n’est pas coutume, c’est le chef de la diplomatie du voisin de l’Est, qui s’est chargé de répliquer. A l’issue d’une réunion qu’il a eue, jeudi, avec son homologue sénégalais, Mankeur Ndiaye, Ramtane Lamamra a estimé que son pays a exprimé son «point de vue» sur cette question et «nous nous en tenons à cela».
«Mauvaise stratégie de l’escalade»
Le ministre a ajouté que «l'Algérie n'est pas responsable des blessures qui ont été infligées à une personne marocaine de l'autre côté de la frontière». Le 19 octobre, le porte-parole de son département des Affaires étrangères soulignait, dans des déclarations à la presse, que «des civils marocains ont jeté des pierres en direction des gardes-frontières algériens qui ont riposté avec deux tirs de sommation en l’air, sans les viser. Il n’y a eu aucun blessé».
Répliquant à l’appel lancé, mardi à la Chambre des représentants, par Salaheddine Mezouar d’ouvrir une enquête, Lamamra a expliqué qu’il s’agit là d’«une mauvaise stratégie de l'escalade, une mauvaise stratégie de la tension, une fuite en avant qui ne servent ni les intérêts bien compris de voisinage, ni les intérêts d'aucun autre pays».
Le chef de la diplomatie algérienne a dit regretté que cet incident soit à l'origine d'une «avalanche» de commentaires «extrêmement négatifs» et «parfois malvenus» à l'égard de son pays. Mardi devant les députés, Mezouar a dit rejeté la réaction «misérable» des autorités algériennes.
Que fera le Maroc ?
Si dans un premier temps, les membres de la Chambre basse du parlement se sont trompés de cible en engageant une dispute qui n’a servi que l’Algérie, ils se sont ressaisis le mardi 28 octobre en posant six questions sur cette affaire.
Maintenant, reste à savoir si le royaume compte poursuivre sur la même voie, avec la saisine de quelques instances internationales ou des ONG des droits de l’Homme ? Réponse probable d'ici le mercredi 5 novembre. A cette date, la n°2 de la diplomatie, Mme Mbarka Bouaida, comparaitra devant la commission des Affaires étrangères à la Chambre des représentants pour, justement, évoquer l’incident du 18 octobre à la frontière avec l’Algérie.