«Malgré la fermeture des frontières, 700.000 touristes algériens ont fait le voyage au Maroc par avion» en 2012, affirme le consul général du Maroc à Oran (nord-ouest de l’Algérie), Abdelilah Oudadas, dans une interview accordée à Maghrebmergent.com, en marge du salon du tourisme Siaha organisé du 4 au 7 avril dernier. «Il s’agit de vols charter sans compter les vols réguliers. Nous avons 14 vols par semaine», ajoute le consul, précisant que ces données émanent du ministre marocain des affaires étrangères.
«Le marché algérien est prometteur»
Selon M. Oudadas, le nombre de touristes algériens arrivant au Maroc a considérablement augmenté année après année. Il serait passé «de 100 000 à 700 000 ces dernières années» relève-t-il soulignant que «cela prouve que le touriste algérien trouve son confort au Maroc». Du point de vue de ce diplomate pour qui le Maghreb n’a pas de secret après avoir exercé en Tunisie comme en Egypte, «le marché algérien est prometteur» surtout au vu des «importants liens familiaux» qui existent entre le Maroc et l’Algérie, spécialement dans la région de l’ouest.
L’on obtient de tels résultats alors que la frontière entre les deux pays voisins est fermée. Qu’en serait-il en cas d’ouverture des frontières ? En 2011, en plein printemps arabe, la spéculation autour d’une possible ouverture des frontières a été si forte. C’est d’ailleurs à cette époque que la presse algérienne révélait que le Maroc est la seconde destination préférée des Algériens après la Turquie. Selon une agence de voyage locale, le Maroc propose des offres bon marché. Les politiques continuent de tourner autour de la question sans vraiment se prononcer de manière claire. Mais vraisemblablement, cela n'empêche pas les amoureux du Maroc de s'y rendre.
Pas autant de touristes marocains en Algérie
Si le royaume chérifien a du succès auprès des Algériens, on ne peut en dire autant de l’Algérie auprès des Marocains. Selon le consul, les professionnels algériens ne réalisent «pas encore suffisamment de promotion et de marketing» pour vendre leur destination aux voisins chérifiens.
Par ailleurs, il existe un «manque d’infrastructure touristique», relève M. Oudadas bien que certaines villes telles qu'Oran soient dotées de «richesses naturelles extraordinaires». «Il faut l’investissement de la part des opérateurs économiques algériens», recommande le diplomate marocain.