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Grand Angle  

Sabri Boukadoum à l’adresse du Maroc : «Aucun mal ne viendra de l’Algérie»

Dans une interview accordée à Russia Today, le ministre algérien des Affaires étrangères a assuré que son pays n'offenserait pas le Maroc, ajoutant qu’Alger demande le respect et ne changera pas ses positions connues par Rabat.

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Le chef de la diplomatie algérienne Sabri Boukadoum. / DR
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«L'avenir du Grand Maghreb arabe est dans son unité.» Telle a été la réponse du ministre algérien des Affaires étrangères Sabri Boukadoum, interpellée sur le sujet et les relations maroco-algériennes lors d’une interview à la chaîne Russia Today.

Depuis Moscou, où il s’est rendu dans le cadre d’une visite officielle en Russie, le chef de la diplomatie algérienne n’a pas manqué d’adresser des messages pour apaiser la tension avec le Maroc. «Vous n'entendrez pas de l'Algérie ou d'un responsable algérien des propos inappropriés ou déplacé à l’encontre du Maroc», a-t-il répondu à la journaliste qui l’interpellait au sujet des relations entre Rabat et Alger.

«Nous souhaitons le meilleur pour le Maroc et aucun mal ne viendra de l’Algérie. Nous ne demandons que le respect. Je souhaite le meilleur à tous nos voisins.»

Sabri Boukadoum

Le ministre algérien des Affaires étrangères a conclu ses propos en estimant que «cela ne changera pas les positions internationales de l’Algérie, connues et acceptées par le monde, y compris le Maroc», en allusion au dossier du Sahara occidental. 

Une position qui contraste avec le constat sur le terrain

Les déclarations de Boukadoum font référence au dérapage verbal du consul du Maroc à Oran, qualifiant l'Algérie de «pays ennemi». Relayés fin mai, les propos de Belaïd Mohand Oussaïd avait failli créer une crise diplomatique entre les deux pays voisins, surtout avec le rappel du consul par Rabat et les accusations de la présidence algérienne qui l’avait dépeint comme «officier des renseignements marocains».

De plus, la diplomatie algérienne continue de soutenir le Polisario, profitant de toutes les tribunes internationales pour réitérer sa position vis-à-vis de la «RASD». Le ministre algérien des Affaires étrangères a lui-même déjà insisté, début juin, sur la place centrale de la question du Sahara dans la politique étrangère de l'Algérie. Avant cela, il avait évoqué en décembre «l'importance d'étudier les problèmes connus au Maroc, y compris la question du Sahara occidental».

Depuis ce mois de juillet, les ambassadeurs de l’Algérie à l’étranger prennent aussi le relai pour titiller le royaume. Ainsi, le 15 juillet, l'ambassadeur d'Algérie en Serbie, Abdelhamid Chebchoub a déclaré que le Sahara occidental est «une question de décolonisation». Une tentative pour influencer les décideurs de Belgrade qui soutiennent la proposition d'autonomie présentée par le Maroc.

Le même jour, l'ambassadeur d'Algérie auprès de l'Union européenne Amar Belana avait prédit «la mort de la marocanité du Sahara», en surfant sur une réponse adressée par le haut représentant pour la politique étrangère et la politique de sécurité, de l’UE, Josep Borrell, à un eurodéputé.

Lors de sa visite actuelle à Moscou, Sabri Boukadoum a mis l'accent sur l'importance du rôle de l'Algérie, de la Tunisie et de l'Égypte dans la recherche d'une solution à la crise libyenne, sans citer le Maroc, qu'Alger tente d’écarter de la médiation entre les parties au conflit.

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