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Charles de Gaulle, Mohammed V et les essais nucléaires en Algérie    

Dans les années 1960, les essais nucléaires au Sud-Est de l’Algérie ont été au cœur d’une crise diplomatique entre le Maroc et la France. A l’époque, Mohammed V avait mobilisé les pays africains et saisi l’ONU, en rappelant l’impact de ces essais ainsi que les revendications marocaines du Sahara oriental.

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Le sultan Mohammed Ben Youssef, futur roi Mohammed V, avec le général Charles de Gaulle, le 15 juin 1945 à Paris. / Ph. AFP
Temps de lecture: 3'

Depuis plusieurs décennies, l’Algérie appelle la France à reconnaître ses crimes commis durant la phase coloniale. Cette semaine, le président algérien, Abdelmajid Tebboune a souligné l’attachement de son pays à l’impérative reconnaissance de ces crimes, estimant que les Algériens sont plus attachés à la question de la reconnaissance par l’Etat français de ses actes qu’à celle de l’indemnisation financière.

Entre 1960 et 1966, la France a en effet mené un total de 17 essais nucléaires, quatre aériens à Reggane et 13 essais souterrains à In Ecker, notamment depuis sa base de lancement de missiles de Colomb-Béchar, dans la localité Hammaguir, à la frontière avec le Maroc. Une zone faisant ainsi partie du Sahara oriental, revendiqué par le Maroc.

C’est d’ailleurs la raison derrière la colère du Maroc, sous le règne de feu Mohammed V, en 1960 lorsque la France annonçait le début de ses essais nucléaires dans cette région saharienne anexée par le colonisateur français au département d'Algérie.

Les essais nucléaires au cœur d’une crise diplomatique entre Rabat et Paris

Nous sommes en mars 1960. Le général Charles de Gaulle, Président de la République française depuis le 8 janvier 1959, adresse une lettre au roi Mohammed V pour l’informer d’une nouvelle expérience au Sahara.

«Les relations amicales que je suis heureux d’entretenir avec Votre Majesté me déterminent à l’informer personnellement de la décision que j’ai prise de faire procéder à partir du 31 mars à une nouvelle expérience nucléaire au Sahara», écrit-il dans sa lettre. Et de noter que «l’explosion sera beaucoup moins puissante que la précédente. Elle en constituera en quelque sorte le complément».

«Je tiens à cette occasion à donner à Votre Majesté l’assurance que toutes les précautions sont prises afin que les retombées radioactives ne présentent aucun danger pour les populations.»

Lettre de Charles de Gaulle à Mohammed V

Reproduction de la lettre de De Gaulle à Mohammed V / Ph. TwitterReproduction de la lettre de De Gaulle à Mohammed V / Ph. Twitter

Trois ans après son indépendance, le Maroc avait déjà dénoncé ces essais. Ainsi, le 24 février 1959, le Maroc a protesté contre la préparation des essais nucléaires de la France à Colomb Béchar, puis le 14 août 1959, le royaume décide de porter cette affaire devant l’ONU, selon les «Cahiers numéros 120 à 122» de la Fondation nationale des sciences politiques (Editions Librairie Armand Colin, 1962).

Quelques jours auparavant, le Maroc fait voter à la conférence des Etats indépendants d’Afrique, tenue à Monrovia (4-8 août 1959) une résolution exprimant les inquiétudes des peuples africaines à ce même sujet, écrit Abdelkhaleq Berramdane dans «Le Maroc et l'Occident : 1800-1974» (Editions Karthala, 1987). Le projet de résolution que le royaume déposera à l’ONU (A/C.I/L.238) est même soutenu par 22 pays afro-asiatiques, indique l’historien.

Mohammed V rappelle les revendications marocaines du Sahara oriental

Reçue par le roi du Maroc le 4 avril, la lettre fera l’objet d’une correspondance incendiaire adressée par Mohammed V au président français. Dans sa lettre envoyée le 19 avril 1960, le souverain a rappelé «avec toute la franchise et la cordialité» la position du Maroc vis-à-vis de ces essais. «Nous croyons que la course aux armes atomiques et les essais nucléaires auxquels il est procédé présentent un grave danger pour l’humanité tout entière», insiste-t-il.

Et d’expliquer que ces essais «entretiennent, en outre, un sentiment de peur à travers le monde et suscitent la méfiance et le doute dans les relations entre les hommes et les peuples». Mohammed V a déclaré ainsi réprouver «de tels essais, quel que soit l’Etat qui les entreprend et quelle qu’en soit la puissance».

Dans sa lettre, le souverain a également réitéré les revendications marocaines concernant le Sahara oriental. Ainsi, il a condamné ces essais, «d’autant plus qu’ils se déroulent dans des régions habitées» et sur un territoire «que nous considérons comme partie intégrante de Notre Royaume». Une revendication née dans la seconde moitié de la période du protectorat au Maroc, dans les milieux de la résistance, soutenue par le roi et selon laquelle les régions du Touat, du Gourara, du Tidikelt et d'Igli au Sahara oriental font partie du Maroc, tout comme Tindouf et Béchar.

Mais la lettre de Mohammed V est ignorée par la France. Ainsi, les essais nucléaires se poursuivront comme prévu. «Un troisième essai nucléaire français au Sahara, à la fin de 1960, élargit davantage le fossé entre les deux pays», écrit pour sa part Abdelkhaleq Berramdane. Et d’ajouter que «Mohammed V saisit alors l’occasion de la tenue de la conférence africaine de Casablanca (janvier 1961) pour dénoncer à nouveau l’attitude française comme «nouveau défi et une provocation aux peuples africains, à l’humanité et à la conscience universelle». «Cette provocation et ce défi ne font que consolider notre volonté commune de poursuivre la lutte contre le colonialisme».

La crise diplomatique entre Rabat et Paris, aggravée par le dossier mauritanien, prendra toutefois fin suite au décès de Mohammed V le 26 février 1961.

Mais les craintes du monarque étaient légitimes et confirmées dans des documents d'époque. Selon des cartes militaires françaises déclassifiées en avril 2013 et datant des années 1960, les essais nucléaires menés par la France au Sahara ont émis des radiations ayant touché non seulement le Maroc, mais plusieurs pays africains et européens de la région. 

Eamses
Date : le 04 juin 2024 à 22h31
Bien sûr qu’il est marocain, tout comme le couscous, le Zellidj, le Kaftan, le Hayek, le Burnous, le rai, zlabia , degla nour, makrout , tidjania, tarek ibn ziad, …. Le nom "Marrakech" qui provient du berbère "Amur n' Kush", qui signifie "Terre de Dieu". a été abrégé et adapté en "Maroc" en français, et de manière similaire dans d'autres langues européennes. En espagnol, le pays est appelé "Marruecos", en portugais "Marrocos", et en anglais "Morocco". À partir du 16e siècle, avec l'augmentation des contacts commerciaux et diplomatiques entre le Maroc et les puissances européennes, le nom "Maroc" a commencé à se répandre dans les langues européennes. Le protectorat français établi au début du 20e siècle (1912-1956) a renforcé l'usage du nom "Maroc" en français et a créé la monarchie actuelle. C’est après l'indépendance du Maroc en 1956, que le nom "Maroc" a été officiellement adopté et est devenu largement reconnu à l'international. Vous êtes réellement formatés, Pauvre de vous ! Pourquoi alors vous ne venez pas chercher vos terres en Algérie , en Mauritanie, au Mali et au Niger ? réveillez vous Tombouctou vous reviens de droit, c’est écrit dans le ciel. Au fait, votre territoire n’a jamais dépassé oued Moulouya à l’est et oued Draa au Sud Quelques cartes pour vous souvenir de votre vaste et grand territoire du passé, remerciez plutôt la France et surtout taisez-vous : https://zb.oldmapsonline.org/maps/43b0b8a2-8021-4011-9ff0-4de1d084833a/view https://www.pinterest.fr/pin/91268329944161035/ https://www.pinterest.fr/pin/47850814783129297/
mousse111
Date : le 04 juin 2024 à 17h45
ecrivez pas tout ca malheureux........... y khorotto 1er qui va venir vous faire les gros yeux et vous dire que c est un sujet interressant mais malheureusement pollue allez faites lui plaisir laissez les houkistanais vous insulter et ne repondez pas
AL MASSIRA
Date : le 06 juin 2023 à 10h29
ça m'a surpris également et il avait sorti ça avec des documents. J'essaiera de retrouver cette vidéo d'il y a deux ou trois mois.
Citation
Yehouda à écrit:
Les essais ce n’est pas la France mais Israël. Très étonné de ce que tu écris. Il est admis que c'est avec l'Afrique du Sud qu’Israël aurait développé et testé sa bombe. Et ce serait en coopération avec la France que le réacteur de Dimona aurait été construit.
Yehouda
Date : le 05 juin 2023 à 23h18
Les essais ce n’est pas la France mais Israël. Très étonné de ce que tu écris. Il est admis que c'est avec l'Afrique du Sud qu’Israël aurait développé et testé sa bombe. Et ce serait en coopération avec la France que le réacteur de Dimona aurait été construit.
Citation
"AL MASSIRA" à écrit:
Derrière cette histoire on oublie ce qui est révélé aujourd’hui. Les essais ce n’est pas la France mais Israël. La France n’en avait ni la Science ni la Technologie. Israël avait et a encore des relations privilégiées avec la junte et sa mère. C’est elle la première à l’ONU qui l’a reconnue. C’est un excellent numéro du Dr Snaibi qui en parle. Je tacherais de le retrouver. Il n’y a jamais eu la moindre trace nucléaire dans aucun désert au Moyen orient.
AL MASSIRA
Date : le 04 juin 2023 à 13h35
Derrière cette histoire on oublie ce qui est révélé aujourd’hui. Les essais ce n’est pas la France mais Israël. La France n’en avait ni la Science ni la Technologie. Israël avait et a encore des relations privilégiées avec la junte et sa mère. C’est elle la première à l’ONU qui l’a reconnue. C’est un excellent numéro du Dr Snaibi qui en parle. Je tacherais de le retrouver. Il n’y a jamais eu la moindre trace nucléaire dans aucun désert au Moyen orient.
Valon
Date : le 04 juin 2023 à 11h19
Oui, c'est la raison pour laquelle une grande partie du territoire marocain a été cédée à l'Algérie par le biais d'un découpage contestable. Si cela s'était produit sur le territoire marocain (sans l'intervention du découpage français), la question aurait été portée devant l'ONU pour demander des comptes et réclamer des réparations pour les préjudices subis. Le découpage facilite la maintien d'un conflit entre les peuples autochtones, permet de profiter des ressources et évite les poursuites judiciaires. L'Algérie joue un rôle crucial dans ce processus, en tant qu'outil qui retarde les actions devant les instances internationales.
Citation
marcopolot75 à écrit:
De Gaulle donc la France a ignoré la Lettre du Roi de l'époque...on est 1960
kabylie-libre
Date : le 05 juin 2022 à 00h55
Comment ça la France a continué à balancer des bombes atomiques jusque 1966? La France n'a donc pas été chassée par les armes en 1962 ???!!! L'Algérie n'a eu son indépendance que par référendum organisé par la France ???!!! Lakhdar Brahimi avait raison !!! Comment qualifieriez-vous le départ américain d’Afghanistan après vingt ans de présence ? Ce n’est pas une défaite militaire. C’est comme pour les Français et l’Algérie. Ce sont les Etats-Unis qui ont décidé de partir. https://www.lemonde.fr/international/article/2021/08/31/lakhdar-brahimi-la-paix-etait-possible-avec-les-talibans-mais-encore-eut-il-fallu-qu-on-leur-parle_6092908_3210.html
Le barreur
Date : le 04 juin 2022 à 16h35
Dois-je continuer ? Ce Général- Président ( qui n'etait en fait qu'un général de brigade, nommé provisoirement pour quelque jours ) ne manquait pas d'arrogance : en Avril 1969, il voulut imposer une fusion entre le Sénat et le Conseil Économique et Social ; pour être sûr de gagner le référendum organisé à cette fin , il déclara qu'il partirait si le résultat serait le non. Et ce fut le non ! Et aussitôt la démission du Général, qu'il pensait être la fin de la France, qui s'en debarrassa avec bonheur. Conclusion : ce saligaud est le père de tous le malheurs du Maghreb.
Le barreur
Date : le 04 juin 2022 à 14h46
Oui, ce " Général " à fait la guerre pendant 20 jours, du 16 Mai au 6 Juin 1940. Puis, subitement, et en pleine guerre, il devint sous-secrétaire d'État à la guerre ! Quelle guerre ? celle qu'il vient d'abandonner !
Le barreur
Date : le 04 juin 2022 à 14h05
De Gaulle, piètre Général, et mauvais Président, a aussi agi contre les droits et les intérêts du Maroc, tant au Sud qu'à l'Est ( indépendance de la Mauritanie, annexion de territoires marocain à l'Algérie) , par rancune contre le refus du Maroc d'abandonner son soutien à la Résistance Algérienne. De plus, si Tindouf avait été rendue au Maroc, l'Algérie n'aurait pas eu l'ambition d'atteindre l'Atlantique, et il n'y aurait pas eu la guerre du Sahara.
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