Lundi à la Chambre des représentants. Au cours de séance hebdomadaire des questions, le député istiqlalien Abdellah Bekkali, un des lieutenants de Hamid Chabat, a interpellé le ministre du Commerce extérieur et de l’Industrie sur la montée «alarmantes», selon ses dires, des échanges entre Rabat et Tel Aviv en 2012. Le choix de l’année n’est pas innocent, il marque, en effet, le début du gouvernement Benkirane.
Contraint de riposter à ce premier coup de feu, Abdelkader Amara a commencé par rappeler que «le royaume n’entretient aucune relation commerciale officielle avec l’entité sioniste». Et d’ajouter que «le Maroc respecte les résolutions de la Ligue arabe et l’Organisation du congrès islamique» de boycotter les produits israéliens. Visiblement sûr de ses informations, le PJDiste avance que «le département de Commerce extérieur n’a jamais accordé aucune autorisation d’import ou d’export de ou vers Israël». Toutefois, il a admis l’existence d’exceptions à la règle. Selon le ministre, les produits made in Israël entrent sur le marché marocain par deux moyens : la contrebande et des sociétés mixtes basées en Europe. Abdelkader Amara a estimé que le volume de ces échanges demeure très faible, ne dépassant guère «quelques millions de dirhams».
Hausse des importations de 216% et des exportations de 150%
Nullement convaincu par les chiffres avancés par le ministre, le député Abdellah Bekkali a soutenu, en se basant sur des statistiques officielles et internationalles sans toutefois dire lesquels, que les importations marocaines d’Israël ont enregistré, durant 2012, un bond spectaculaire de 216% alors que les exportations ont augmenté de 150%. «Le volume de ces échanges a atteint la somme de 42 millions dh contre 20 millions dh en 2006», a-t-il fait savoir. Dans son réquisitoire, Bekkali a cité, également, quelques noms de sociétés israéliennes installées au Maroc, travaillant dans les ports, l’agriculture et la sécurité.
Reprenant la parole, Abdelkader Amara a souligné que «ces sociétés sont implanté au Maroc depuis bien longtemps et qu'elles sont considérées d'origine européenne», appelant au passage le parlementaire a évité de faire de la normalisation avec Israël un «sujet de surenchère politique».