Trois jours après la présentation des membres de son cabinet, El Othmani peine à arracher le soutien de son parti. Abdelilah Benkirane et le secrétariat général du PJD refusent de bénir son gouvernement. Situation inédite au Maroc pour un chef d’exécutif partisan.
Deux jours après sa nomination par le roi Mohammed VI à Rabat, le gouvernement annoncé mercredi et dirigé par Saâdeddine El Othmani fait l’objet d’un premier éditorial incendiaire. La tribune, signée Younes Moujahid et publiée dans l’édition d’Al Ittihad Al Ichtiraki de ce vendredi, s’adresse aux détracteurs PJDistes du nouvel exécutif. Détails.
Au lendemain de l’annonce du gouvernement, quelles lectures et quel impact sur le PJD ? Yabiladi a posé ces questions aux professeurs universitaires Abderrahim Elaalam et Abdessamad Belkebir. Si le premier estime que ce nouveau gouvernement «donne l’impression de n’être qu’un simple remaniement ministériel», le deuxième considère que le nouvel exécutif est le «produit de plusieurs mains». Décryptage.
Les critiques émanant des militants et leaders du PJD à la veille de l’annonce du cabinet de Saâdeddine El Othmani se multiplient. Mardi, Amina Maelainine et Hassan Hamourou ont appelé à la tenue d’une session extraordinaire du conseil national du parti. Abdessamad Sekkal et Abdelali Hamidine suggèrent quant à eux de prendre ses distances avec le prochain exécutif.
Et si Benkirane, tel un phénix renaissant de ses cendres ? Pour que son limogeage ne rime pas avec fin de carrière politique, ses fidèles tentent de relancer le projet d’un 3e mandat à la tête du PJD.
Les péripéties des tractations gouvernementales vont bientôt s’achever. Benkirane évincé, son successeur a pris moins de deux semaines pour s’afficher avec les ténors de sa future majorité. C’est ainsi qu’Akhannouch aura finalement triomphé et formé son gouvernement avec un leader du PJD en guise de faire-valoir.