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France : «La radicalisation islamiste» devient un grand risque, selon un rapport du Sénat

Publié
Le Sénat français / Ph. Charles Platiau - Reuters
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Une commission d’enquête spécialisée au sein du Sénat a publié, jeudi, un rapport alertant que la radicalisation islamiste devient «une réalité» de plus en plus menaçante. D’après les données recueillies, les «tenants de l’islamisme tentent aujourd’hui de prendre le contrôle de l’islam en France» et d'«instaurer le califat, c’est-à-dire le règne de Dieu sur terre». Ils alimenteraient également une forme de «séparatisme» dans certaines villes.

Rapporteuse et sénatrice (LR) du Val-d’Oise, Jacqueline Eustache-Brinio a alerté ainsi qu’«il faut agir vite». Citée par Le Parisien, elle soutient qu’«aujourd'hui en France, à part l'ouest, toutes les régions sont touchées». Si rien n’est fait selon elle, «dans quelques années, des quartiers, des pans entiers de territoires vont sortir de la République».

Le document expose une quarantaine de mesures pour y faire face, notamment le renforcement de l’action de l’Etat pour une identification plus efficace des comportements ou des discours «déviants». Il s’agit, dans ce sens, de renforcer le renseignement territorial ou encore la police des cultes, en plus de la formation des responsables locaux. L’un des points porte aussi sur le non-renouvellement des conventions avec des pays pour la formation des imams exerçant en France.

Dans ce sens, la commission a émis ses réserves sur les initiatives étatiques dans l’organisation de l’islam de France. Elle préconise plutôt une «interdiction de territoire aux idéologues cadres des Frères musulmans», ou encore «le rétablissement de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), transférée en décembre sous la seule autorité du ministère de l’Intérieur».

Ce rapport se base sur 70 entretiens des sénateurs auprès de chercheurs, d’associatifs, de responsables politiques et institutionnels. Les groupes ciblés sont constituées de djihadistes, des mouvements musulmans rigoristes comme les salafistes (estimés à 40 000 en France) ainsi que les Frères musulmans (50 000).

Le document a été présenté au lendemain d’une déclaration au sein du Sénat, où le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a estimé que l’islam politique était un «ennemi mortel pour la République».

En février dernier, le président français Emmanuel Macron a averti sur un «séparatisme islamiste», qui doit être contré au même titre que les «influences étrangères» sur l’islam en France.

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