«Le Mali est +en colère+ contre le Polisario et veut désormais rester à équidistance entre ce mouvement et le Maroc» rapporte l’AFP, ce mardi 27 décembre, en citant une source proche du gouvernement malien». La dépêche de l’agence française d’information est même allée plus loin, en titrant : «Le Mali prend ses distances avec le Front Polisario». A l’ambassade du Mali à Rabat, on commence d’abord par apporter un rectificatif : «le Mali n’a pas de relations avec le Polisario», même s’il reste l’un des rares Etats africains à reconnaitre la «RASD».
Quand à la question de revoir les relations avec cette «RASD», une source diplomatique malienne très bien placée, contactée par Yabiladi.com, répond qu’ «on en n'est pas encore là» mais «c’est en cours d’étude. Une communication sera faite dans ce sens bientôt». Non sans avouer que c’est un dossier «très délicat, très sensible, une histoire compliquée».
Le torchon brûle
Les autorités maliennes réfléchissent en effet, sur les «conséquences» que peuvent avoir les récents incidents survenus avec des éléments du Polisario, dont le dernier en date remonte au samedi 24 décembre, avec le refoulement de huit membres du Front pour «défaut de papiers». Les services de sécurité du Mali, dans un document intitulé «Al-Qaïda dans les camps du Polisario», que l’AFP à Bamako dit avoir consulté, estiment également que des «éléments du Polisario sont impliqués dans un trafic sous-régional de drogue».
Autres points de frictions, l’enlèvement des deux Français à Hombori dans le nord-est du Mali, en fin novembre 2011. «Deux jeunes Sahraouis sont impliqués» dans ce rapt selon les services maliens. Bamako avait aussi dénoncé «l’entrée illégale» sur son territoire d’hommes armés issus du Polisario pour y tuer un homme et enlever plusieurs autres, tous accusés «à tort» par le mouvement, d'avoir participé à l'enlèvement des trois Occidentaux.
Trois humanitaires- un homme et une femme espagnols, et une Italienne- détenus depuis le 23 octobre dernier et dont les ravisseurs provenaient du Mali, à en croire le Polisario. Cette accusation vigoureusement démentie à l’époque par Bamako, est l’un des facteurs qui risquent d’avoir raison des relations entre le Mali et la «RASD». Reste à savoir si Alger, parrain du Polisario, et proche du Mali, laissera un tel scénario se concrétiser.