Alors que la police Mauritanienne avait procédé à l’arrestation de l’auteur principal du rapt, des propos du «président» du «Parlement du Polisario» Khatri Addouh jettent un pavé dans la mare et obscurcissent l’énigme. «L’agence de sécurité du Front Polisario» aurait arrêté, d’après Addouh cité par l’agence de presse Américaine Associated Press, plusieurs autres personnes soupçonnées d’avoir participé au rapt des trois Européens. Pas de déclarations par contre quant au nombre de suspects détenus. Rossella Urru, Enrico Gonyalons et Aino Fernandez Coin ont été vus vivants dans une vidéo présentée à un correspondant de l'Agence France Presse à Bamako (Mali) ce Lundi. Au lendemain Mardi, le gouvernement espagnol a déclaré avoir également visionné ces images des otages.
«Police» sahraouie contre ravisseurs Sahraouis …
C’est à Hassi Rabuni, qui abrite le siège du «gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique» (RASD) près de Tindouf, dans le sud de l'Algérie qu’a eu lieu l’enlèvement des trois humanitaires. Raison pour lasquelle le Polisario avait été pleinement soupçonnée d’avoir orchestré les évènements. Celui-ci avait par la suite pointé du doigt l’organisation terroriste Al Qaida au Maghreb Islamique, qui à son tour avait nié «un quelconque lien» avec l'enlèvement des trois Européens par des hommes armés. Par la suite, le groupe nommé «Jamat Tawhid Wal Jihad fi Gharbi Afriqqiya» (Mouvement pour l'Unicité et Jihad en Afrique de l’Ouest) s’est manifesté en revendiquant la responsabilité entière du rapt dans un enregistrement audio et écrit ce Samedi dernier. Les éléments du groupe pour la plupart des ressortissants sahraouis avaient par ailleurs affirmé «avoir rompu» avec AQMI, qui a été l’instigatrice de plusieurs autres attaques récentes et d’enlèvements dans la région.
… Le Polisario déterminé à prouver son innocence
Des organisations de sécurité régionale ont confirmé l’existence de plusieurs groupes armés qui opèrent à travers le vaste territoire du Sahara. Ceux-ci seraient souvent en concurrence les uns avec les autres pour kidnapper les étrangers contre rançon. Le Front Polisario, soutenu par l'Algérie et qui lutte pour l'indépendance du Sahara occidental, territoire du sud du Maroc, persiste à nier son implication. Ses responsables passent à la vitesse supérieure et mène l’enquête à présent. Selon leurs investigations, au soir de l’enlèvement, les ravisseurs se trouvaient à Tindouf. Ils auraient par la suite pris la direction du Mali. «À ce jour, nous ignorons pour quelle organisation criminelle ont-ils agi», s’est exprimée Khatri Eddouh sur son site internet. Celui-ci a réaffirmé la volonté du Polisario de «déployer tous les efforts nécessaires» et de «collaborer avec les pays voisins pour la libération des otages».