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Visiblement, les membres du cabinet Benkirane ne jouent pas tous, la même partition. Cette fois, c’est Mohamed Boussaid qui vient d’en donner la preuve. Hier, lors d’un point de presse à Rabat, le ministre des Finances et de l’Economie est revenu sur la très controversée amnistie fiscale. L’argentier du royaume a expliqué que le gouvernement ne détient aucune liste de Marocains ayant des comptes et/ou des biens à l’étranger.
Des propos destinés à rassurer les intéressés après les récentes déclarations de Abdelilah Benkirane. Lors de son passage du 31 décembre à la Chambre des représentants, le PJDiste a en effet, assuré «avoir des informations sur des personnes appartenant à des partis qui ont des comptes en milliards à l’étranger (…) mais je ne vais pas révéler leurs noms ici».
5 milliards VS 33 milliards
Au cours de la conférence de presse, Boussaid s’est dit optimiste, estimant que l’amnistie accordée aux fraudeurs pourrait permettre de rapatrier cinq milliards de dh. Le montant annoncé par le ministre des Finances demeure très modeste comparé à celui de la fuite de devises chaque année. Une étude menée par le cabinet américain de conseil, Boston Consulting Group, soutient que 2 milliards de dollars échapperaient chaque année aux mailles des filets de la douane pour être déposés dans des banques à l’étranger.
Dans son rapport 2013, le think-thank Global financial integrity, souligne lui aussi, que la moyenne annuelle des fuites des capitaux du Maroc s’élève à 1,283 milliard dollars, plaçant, ainsi, le royaume 45ème sur un total de 143 pays. Le GFI précise que l’année 2005 marquait, toutefois, un record en enregistrant presque 4 milliards de dollars détournés à l’étranger.
Même son de cloche avec le ministre délégué au Budget, Idrissi Azami, qui avait révélé, en novembre dernier, au parlement, en citant les données de la Banque mondiale, que l’argent détourné du Maroc est estimé à 4 milliards de dollars, soit près de 33 milliards de dirhams.
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