Les flux financiers illicites à partir des pays en voie de développement poursuivent leur trend haussier. C’est le constat du Global financial integrity. Dans son nouveau rapport, le Think-Tank américain assure qu’entre 2001 et 2010, ce sont environ 6000 milliards de dollars qui ont échappé aux contrôles des fiscs. Une fois n’est pas coutume, c’est la région MENA qui tient le haut du pavé d’un classement mondial avec plus 26,3% annuellement, talonnée de très près par l’Afrique et ses 23,8%. L’Asie occupe la 3ème place avec 7,8%. Trois régions éloignées à des années lumières des règles de la bonne gouvernance. Toute cette manne financière atterrit dans des comptes bancaires domiciliés aux Etats-Unis, dans des paradis fiscaux et en Europe. Justement le vieux continent est quatrième selon le ranking de GFI avec 3,6% alors que l’hémisphère sud est cinquième, enregistrant seulement 2,7%, chaque année.
Le Maroc est 45ème avec 1,3 milliard de dollars annuellement
Certes le royaume ne figure pas dans le top ten du rapport du Global financial integritiy, dominé par la Chine et ses 2,74 mille milliards de dollars, mais il occupe une bonne position par rapport à ses richesses, 45ème sur un total de 143 pays.
Le GFI calcule la moyenne annuelle des fuites des capitaux du Maroc à 1,283 milliard dollars. L’année 2005 marque un record en enregistrant presque 4 milliards de dollars détournés à l’étranger.
Les chiffres du GFI confirment ceux du Boston Consulting Group. Dans son étude, publiée fin juin, ce cabinet américain de conseil, créé en 1963, assure que 30% de l’argent détenu par les riches familles au Maroc est déposé dans des banques étrangères, notamment suisses et anglaises. Selon le rapport du Global financial integritiy, l’Algérie est 42e avec 1,471 MM dollars, alors que la Tunisie est 128ème avec seulement 27 millions dollars.