Après deux ans d’attente et de guerre lasse, Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud se laisse mourir de faim. Il a été reçu en urgence dans un hôpital de Nouakchott, au nord de la Mauritanie, après avoir perdu connaissance suite à une chute de tension, hier mercredi 19 juin. Les médecins ont procédé à son alimentation par voie intraveineuse. L’ex membre du Polisario, acquis à la cause marocaine depuis 2010, est en grève de la faim devant le siège du HCR à Nouakchott, depuis exactement un mois. Il réclame le droit de rejoindre sa famille dans les camps de Tindouf en territoire algérien.
Dans un communiqué daté du 19 mai, Mustapha Salma dit avoir pris cette décision après avoir épuisé tous les voies et recours juridiques avec les parties concernées par le règlement de sa situation, tant au niveau des instances du HCR qu'à celui des autorités mauritaniennes depuis son entrée en territoire mauritanien en date du 30 novembre 2010.
Retenu 72 jours
Sa dernière visite à Tindouf, immédiatement après avoir changé de camps, lui avait valu d’être arrêté, le 21 septembre 2010 et retenu 71 jours par le Polisario, accusé de «trahison» et d’«espionnage». Libéré, il a été expulsé en direction de la Mauritanie qu’il n’a pas quitté depuis 2 ans. Il a tenté à deux reprises, depuis, de retourner auprès de sa famille, en vain.
Pour le Polisario, Mustapha Salma est devenu l’homme à abattre. Après avoir rendu visite à son père, ce militant indépendantisme saharaoui, officier de police au sein du Polisario, trahit publiquement son camp et s’engage à défendre le plan d’autonomie marocain à son retour dans les camps Lahmada, lors d’une conférence à Smara, en août 2010.
Figure utile pour le Maroc
A son retour dans les camps, où, il vivait depuis une trentaine d'années, il est donc arrêté et retenu par le Polisario qui n’accepte de le libérer que sous la pression internationale. Double peine pour le Polisario. Son arrestation et l’interdiction qu’il subit depuis de revenir voir sa famille montrent l’injustice et la violence qui se jouent également dans le camp du Polisario, loin de l'habituelle image du preux défenseur du droit des peuples à disposer d’eux même auprès de l’opinion publique internationale.
En miroir, la figure de Mustapha Salma est du pain béni pour la Maroc. L’agence de presse officielle relaie sans difficulté les communiqués de Mustpaha Salma.