Menu

Grand Angle

Sahara : Les droits de l’homme à nouveau au cœur de la réunion du Conseil de sécurité

La mission de la Minurso sera-t-elle élargie à la surveillance des droits de l’homme ? Human Rights Watch est pour. Mohamed Taleb, membre du CORCAS, estime que le statu quo devrait être maintenu. Son argument : le contexte géopolitique et les autres priorités de la communauté internationale.

Publié
DR
Temps de lecture: 3'

A la veille de l’examen par le Conseil de sécurité de l'ONU de la question du Sahara, Human Rights Watch (HRW) a adressé une lettre aux quinze pays membres du Conseil. L’ONG, basée à New York, demande un élargissement des prérogatives de la mission de la Minurso au contrôle du respect des droits de l’Homme aussi bien dans les provinces du sud que dans les camps de Tindouf. Cette question s'était déjà posée l'an dernier, dans les mêmes termes, mais le Conseil de Sécurité de l'ONU avait finalement décidé de proroger le mandat de la Minurso sans en élargir les prérogatives.

«L’objectif d’assurer une surveillance large et fréquente des droits de l’homme ne pourrait être atteint que par l’élargissement du mandat de la Minurso pour y inclure la surveillance des droits de l’homme, ou par la création d’un rapporteur spécial pour le Sahara occidental», estime l'ONG. Une demande faite depuis longtemps par le Polisario lui même. L'association se montre également critique vis à vis de Rabat en minimisant les effets de la création du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), pourtant saluée par le conseil de sécurité dans sa résolution 1979 d’avril 2011. «Ces initiatives marocaines sont loin de garantir un suivi régulier et impartial de la situation actuelle des droits de l’homme au Sahara occidental», estime HRW. 

Le Conseil de sécurité risque-t-il d'élargir les prérogatives de la Minurso au contrôle des droits de l’homme uniquement au Sahara ? Mohamed Taleb, membre du CORCAS (Conseil royal consultatif des affaires sahariennes), nous assure que «c’est une option à écarter. La tendance qui se dégage de l’avant-projet que prépare le Groupe des amis du Sahara, [France, Grande-Bretagne, Espagne, Etats-Unis et Russie, ndlr] penchent plutôt pour le maintien de l’actuel statut quo : une prorogation du mandat de la Minurso pour une année supplémentaire, réitérer la confiance au médiateur de l’ONU, Christopher Ross, et appeler les parties à initier des négociations sérieuses. Et rien d’autre». Mohamed Taleb explique également que «le contexte géopolitique, avec notamment les crises malienne et libyenne, ne favorise nullement un élargissement de la mission de la Minurso comme le demande avec insistance l’Algérie et le Polisario. La communauté internationale a des priorités autres que le Sahara.»

 Amrani dépêché en urgence à Londres

Cependant, Rabat a pris au très au sérieux le rapport du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, sur le Sahara en atteste la visite, lundi, à Londres, de Youssef Amrani ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération. Il a rencontré le ministre au Foreign Office chargé du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord, Alistair Burt pour sonder la position britannique sur cette question, sachant qu’elle diffère de celle de la France.

Des indices laissent, en effet, penser que l’Angleterre aurait été favorable à un élargissement de la mission de la Minurso. Sur Yabladi.com nous avons évoqué, le 16 mars, la visite du conseiller diplomatique à Laâyoune au cours de laquelle il a rencontré, uniquement, les milieux proches du Polisario. Toutefois, «les informations que j’ai en ma possession indiquent que Amrani aurait convaincu son interlocuteur anglais de s’aligner sur la position que Paris», confie Mohamed Taleb.

Visites entre Tindouf et les provinces du Sud

Si pour le moment, le volet politique de la question du Sahara n’enregistre aucune avancée, certains aspects du conflit connaissent une évolution. Des échanges de visites humanitaires entre les provinces du sud et les camps de Tindouf ont lieu. «Des groupes de 20 personnes sont transportées à bord de petits avions du HCR (Haut-Commissariat aux Réfugiés). Actuellement, c’est un Boeing espagnol qui assure le transport des Sahraouis des deux côtés de la frontière. Leur nombre oscille entre 70 et 80 personnes», assure Mohamed Taleb.

OUI
Auteur : Danouni
Date : le 18 avril 2012 à 21h00
Je suis tout à fait d'accord avec toi.

Cette frilosité ne peut en apparence que desservir les intérêts du Maroc.

Les craintes du Maroc se justifient peut être car les marocains craignent 1 fois de plus d'être les dindons de la Farce vu que le nombre de Sahraoui ayant intégré le Maroc est + important que ceux restés bloqués ou retenus sous la contrainte dans les camps du Tindouf .

Il faut aussi savoir que lorsque l'ONU, suite à une simple sollicitation du Maroc, a demandé au POLISARIO de donner le nombre exact de gens dans les camps du TINDOUF, le POLISARIO a refusé.

Pourquoi ? en vérité, les indépendantistes sont plus minoritaires que ce que le POLISARIO affirme et, peut-être comme affirment les autorités marocaines, le Polisario gonfle le nombre de réfugiés lors de visites de délégations étrangères en mettant sous les tentes vides des algériens.

Un pays souverain ne peut se soumettre à la volonté d'une minorité.
Il faut regarder comment les autorités françaises considèrent la minorité indépendantiste Corse.

Les marocains ne font pas confiance au Polisario et ils ont raison.

Le POLISARIO est en fait une création politique de communistes maghrébins et arabes farouches anti royalistes née au moment de la guerre froide.

D'où vient la légitimé du Polisario ?

1. d'une majorité de saharoui ? NON

2. de l'ONU ? pas vraiment car l'ONU a reconnu des liens historiques entre le Maroc et le Sahara

3. De l'Algérie ? Oui, actuellement seul pays arabe a reconnaitre officiellement la RASD. Mais, un pays étranger n'a pas s’occupé des affaires du Maroc.

Imagine que le Maroc se mettent à soutenir les indépendantistes Kabyles ou Touaregs d'Algérie ou tous les anciens marocains qui sont devenus algériens avec les frontières artificielles fabriquées par les colons. français.
Dernière modification le 18/04/2012 21:08
Qu'a à cacher le Maroc???
Auteur : axis7
Date : le 18 avril 2012 à 13h36
Franchement je trouve contre productif la position du Maroc.
Qu'il laisse controler qui veut!! Que cache t-il à refuser comme çà?? Son refus donne le beau role au Polisario qui se targue d'un vernis de défenseur de droits qu'il viole allégrement.
D'autant que s'il accepte les controles se feront aussi à Tindouf là où les droits de l'hommes sont bafoués depuis 1975 dans une impunité absolue.
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com