Sous la pression de la société civile amazighe, des groupes parlementaires sont désormais favorables à l’impression du tifinagh sur les billets de banque. Après le rétropédalage du RNI-UC et la mise au point du PPS, le MP, l’USFP et le MDS ont également révisé leurs positions. Le PJD et l’Istiqlal se trouvent isolés.
La Chambre des conseillers a approuvé deux amendements au projet de loi portant statut de Bank Al-Maghrib. Celui qui crée la polémique concerne l’impression du tifinagh en même temps que l’arabe, sur les billets et pièces de monnaie. Cette annonce aura suffi pour que certaines figures du salafisme marocain se déchaînent, comme Hassan El Kettani.
Alors que les décideurs en Algérie sont divisés quant à l’usage du tifinagh, ce débat regagne le Maroc après une divergence entre le PJD et le RNI sur cette graphie, bien que le Maroc ait tranché cette question en… 2003. Une nouvelle qui ne manque pas de faire réagir les militants amazighs Ahmed Assid, Ahmed Adghirni et El Houcine Ait Bahsine.
De nombreux linguistes se sont penchés sur l’existence d’un lien entre la langue phénicienne et le tifinagh. Maria Josep Estanyol en a fait partie. Elle mène un combat, car pour elle «le phénicien et la langue mère de la méditerrané et c’est aussi notre premier alphabet».