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Breve

Condamné pour terrorisme au Maroc, un MRE réclame 1,5 M€ des dommages et intérêts à l'Allemagne

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Le Maroco-allemand Mohamed Hajib. / Ph. Marcus Simaitis – Der Spiegel
Temps de lecture: 2'

Condamné d’une peine de 5 ans pour terrorisme au Maroc et libéré en 2017, un MRE de 39 ans réclame désormais au moins 1,5 million d'euros de dommages et intérêts aux autorités allemandes.

Mohamed Hajib et son avocat se sont ainsi tournés vers la Cour constitutionnelle de Berlin, accusant les autorités sécuritaires d’avoir poussé le Maroco-allemand vers le Maroc en 2010, où il dit avoir été torturé.

«Je dors rarement la nuit parce que j'ai peur de rêver (…) Les autorités allemandes ont détruit ma vie», déclare-t-il, cité par les médias allemands Der Spiegel et Tagesschau.de suite à son procès contre la République fédérale d'Allemagne.

Le père de famille serait «incapable de travailler, gravement handicapé», tandis que «des rapports médico-légaux et des photos documentent les conséquences de graves tortures» qu’il aurait subi dans son pays d’origine.

Tout a commencé en 2009 lors d’un voyage au Pakistan, lorsque Hajib est arrêté le 1er octobre lors d'un contrôle de routine et détenu pendant quatre mois dans ce pays d’Asie. Le 17 février 2010 à l'aéroport de Francfort, le Maroco-allemand est intercepté par la sécurité de l'État de Hesse. On l’aurait «informé (…) qu'il représentait un danger pour l'Allemagne». «Les officiers m'ont dit très clairement : vous n'êtes pas autorisé à quitter l'aéroport à moins que vous ne vous rendiez au Maroc», déclare-t-il.

Au Maroc, Hajib a été immédiatement arrêté par des agents de sécurité marocains. Il dénonce ainsi «une torture et un isolement sévères». «Ce n'est que devant le juge qu'il a appris qu'il était accusé d'avoir participé à la formation d'une organisation terroriste en Afghanistan». Condamné à 10 ans pour terrorisme en première instance avant que sa peine ne soit réduite à 7 ans, Mohamed Hajib avait mené une grève de la faim.

«Plusieurs groupes de défense des droits humains, comme Amnesty International, se sont penchés sur l'affaire et ont confirmé les allégations de torture de Hajib. Après un examen détaillé de l'affaire, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU est également parvenu à la conclusion que l'arrestation de Hajib était arbitraire et a appelé en 2012 le gouvernement marocain à le libérer immédiatement et à l'indemniser», rappelle les deux médias.

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