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Grand Angle

Amar Saadani, ex-dirigeant du FLN algérien : «Je considère que le Sahara est marocain»

Alors qu’il avait déjà créé la zizanie en 2015 à propos du conflit du Sahara occidental, Amar Saadani, ancien dirigeant du FLN algérien revient ce jeudi avec des déclarations plus explicites. En reconnaissant ouvertement la marocanité du Sahara, il dénonce les subventions algériennes accordées au Front Polisario.

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Amar Saadani, ex-secrétaire général du FLN. / Ph. DR
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«En vérité, je considère que le Sahara est marocain et rien d’autre.» Ce sont les propos de Amar Saadani, ancien Secrétaire général (2013-2016) du Front de libération nationale (FLN) et ex-président de l’Assemblée nationale (2002-2007) algérienne, accordés ce jeudi au média algérien TSA.

Dans une longue interview où il se prononce sur plusieurs questions, l’ancien patron du parti algérien au pouvoir depuis 1962 est revenu sur la question du Sahara. Un territoire qui «a été enlevé au Maroc au congrès de Berlin», ajoute-t-il.

«L’Algérie a versé pendant cinquante ans des sommes faramineuses à ce qui est appelé le Polisario et cette organisation n’a rien fait et n’est pas parvenue à sortir de l’impasse», déclare-t-il, ajoutant que la relation entre l’Algérie et le Maroc est «plus grande que cette question».

«Je pense que la conjoncture est favorable car il y a l’élection d’un nouveau président et le changement de système en Tunisie, l’Algérie se dirige vers une élection et un changement de système, la Libye aussi vit une transformation. Tout cela peut concourir à relancer l’unité maghrébine comme l’ont voulue les vétérans du FLN et de tous les partis nationalistes, du Maroc, d’Algérie, de Tunisie et de toute l’Afrique du Nord.»

Amar Saadani

L’ancien dirigeant algérien a également affirmé que «la question du Sahara doit prendre fin ; l’Algérie et le Maroc doivent ouvrir leurs frontières et normaliser leurs relations». Et de dénoncer «l’argent versé au Polisario, avec lequel ses membres se baladent depuis cinquante ans dans les hôtels de luxe, doit revenir à Souk Ahras, El Bayadh, Tamanrassset et autres villes». «C’est mon avis, même s’il doit déplaire à certains», conclut-il.

Une position exprimée en 2015 qui rejoint l’avis de plusieurs politiques algériens

Ce n’est pas la première fois qu’Amar Saadani s’exprime sur le dossier du Sahara occidental, ce qui lui a déjà valu plusieurs salves de critiques en Algérie. En novembre 2015, lors d’une interview accordée à la chaîne algérienne Ennahar TV, il avait provoqué l’ire du Polisario et ses soutiens algériens. «J’ai des choses à dire sur cette affaire, mais je ne les dirai pas», avait-il confié sur le différent maroco-algérien. Pour calmer la polémique, Abdelaziz Bouteflika, alors président de l’Algérie, avait reçu Mohamed Abdelaziz pour le rassurer.

Suite au décès de Mohamed Abdelaziz et l'élection de Brahim Ghali comme nouveau secrétaire général du Front Polisario, le 9 juillet 2016, Amar Saadani adressera au nom de son parti un message de félicitations. Une lettre dans laquelle il l’avait félicité tout en insistant sur les «relations historiques» entre le FLN et le Front, ainsi que l’ «amitié distinguée entre l’Algérie et la RASD jusqu’à ce que le peuple sahraoui puisse effectuer son autodétermination». Un changement de ton sous la contrainte qui n'empêchera pas Saadani de démissionner de la direction du FLN, le 22 octobre 2016.

Les changements politiques en ALgérie suite au Hirak a permis de librérer la parole d'anciens cadres du parti présidentiel. Avec ses nouvelles déclarations, plus explicites que sa sortie médiatique en 2015, Amar Saadani rejoint ainsi une partie des islamistes algériens, en particulier ceux qui étaient actifs au sein du Front islamique du salut (interdit), ainsi que le Parti des travailleurs algériens, dirigé par Louisa Hanoune, qui est actuellement en détention sur fonds d’accusation d’atteinte à la sécurité de l'État. 

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