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Grand Angle

Accord de pêche : Le Maroc a pris tout son temps avant son adoption par le Conseil des ministres

Contrairement à 2014, le Maroc a pris son temps avant que le conseil des ministres, présidé mardi par le roi Mohammed VI, n’adopte l’accord de pêche avec l’Union européenne.

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Luis Planas, ministre de la Pêche espagnol / DR
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Après quatre longs mois d’attente, le Conseil des ministres du mardi 4 juin a finalement approuvé l’accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne intégrant les eaux du Sahara. Un texte adopté le 12 février lors de la plénière du Parlement européen par 415 voix en faveur, 189 contre et 49 abstentions.

Néanmoins les armateurs de l’UE, notamment espagnols, devront encore s’armer de patience avant de pouvoir retourner officiellement dans les eaux du royaume. Le Parlement marocain doit en effet examiner l’accord entre les deux parties. L’issue favorable du vote des parlementaires -en principe dans les semaines à venir - est certaine.

Du côté de l’Espagne, principale bénéficiaire de l’opération avec 92 chalutiers sur un total de 128, l’heure est plutôt à l’optimisme. Le secrétaire général de la Confédération espagnole de pêche, Javier Garat, espère dans une déclaration à l’agence EFE que la flotte de son pays pourra retourner dans les eaux atlantiques du Maroc «vers la fin juin».

Contrairement à 2014, le Maroc a pris tout son temps

Le responsable a révélé qu’une fois le feu vert du Parlement marocain donné, une commission mixte entre les parties signataires verra le jour en vue «d’examiner les questions techniques» et les résoudre avant l’arrivée des bateaux européens.

Force est de constater que le royaume a pris tout son temps avant que le conseil des ministres présidé ce mardi par le roi Mohammed VI n’approuve l’accord de pêche. Ainsi, Rabat n’a pas cédé aux requêtes émanant de Madrid pour une accélération de la procédure d’adoption.

Pour mémoire et en marge de la 5e édition du Salon Halieutis, organisée fin février à Agadir, le ministre espagnol de l’Agriculture et de la pêche, Luis Planas, avait demandé à son homologue marocain Aziz Akhannouch d’«accélérer les procédures de ratification [du texte] par le Parlement marocain».

Le 10 février 2014, le Parlement marocain avait ratifié à l’unanimité l’accord de pêche exactement deux mois après le vote favorable des eurodéputés.

Cette année, le Maroc prend son temps comme une réponse aux nombreux obstacles auxquels a fait face l’adoption du projet au sein du Parlement européen. C’est en tout cas ce qu’évoque à demi-mot le secrétaire général de la Confédération espagnole de pêche, Javier Garat : l’examen de l’accord était «spécial (…) et a accusé un retard inhabituel». En cause des «affaires ayant créé de la controverse entre les eurodéputés, comme l’intégration des eaux du Sahara occidental et parce que sa phase finale a coïncidé avec le mois de Ramadan», rapporte EFE.

Pour rappel, le Polisario a déposé, fin avril, devant la Cour de Justice de l’Union Européenne un recours en annulation de l’accord de pêche entre le Maroc et l’UE, intégrant les eaux du Sahara.

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