C’est une nouvelle polémique qui vient s’ajouter au dossier touffu entourant les cliniques privées au Maroc. Cette fois, il s’agit d’une «bataille acharnée de grandes cliniques à Casablanca pour soudoyer les ambulanciers», évoquée dans une correspondance de l’association nationale des cliniques privées (ANPC), datant du 6 mai.
Contacté par Yabiladi ce lundi, l’association refuse de commenter cette affaire, mais affirme qu’il s’agit bien d’une «correspondance interne».
Le document, dont Yabiladi détient copie, revient sur les agissements de certaines cliniques afin d’obtenir les faveurs des ambulanciers, qui sont théoriquement sous la tutelle de la Direction générale de la protection civile qui dépend du ministre de l'Intérieur.
«Il a été même question de les réunir (ambulanciers, ndlr) autour d’un cocktail, de distribuer des sommes d’argent et de leur offrir des voyages à l’étranger.»
L'ANPC veut «assainir la profession de ces pratiques»
Cette lettre, destinée aux directeurs des cliniques, n’évoque pas de nom. Mais elle «invite toutes les personnes qui se reconnaîtront et qui donc pratiquent ces méthodes indignes de mettre fin immédiatement à ces agissements». L’association menace également les cliniques «de recourir à tous les moyens nécessaires pour assainir (leur) profession de ces pratiques et de dénoncer ces personnes qui ne sont pas dignes de porter le nom de médecin», conclut le communiqué.
L’éclatement de cette énième affaire intervient dans un contexte tendu, alimenté par les déclarations du secrétaire général du ministère de l’Economie et des finances, Zouhair Chorfi, qui dénonçait les usages de nombres de cliniques privées.
Prenant part aux troisièmes assises nationales sur la fiscalité, le responsable leur a notamment reproché leur refus de se faire payer par chèque et de préférer que les patients versent les frais de soins en liquide. Il a dénoncé aussi le laxisme de l’Ordre des médecins face à ces pratiques qui ne permettent pas de retracer rigoureusement les bénéfices des établissements de santé privés, mais surtout des minorations qui, selon lui, peuvent atteindre jusqu'à 90%.
Ce débat houleux avait été suivi quelques jours après par l’annonce de l’association nationale des cliniques privées (ANCP) de porter plainte, accusant le secrétaire général du ministère de l’Economie d’avancer des faits «erronés».