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Grand Angle

Ould Abdel Aziz : L'Occident «ne veut pas d'un Etat entre le Maroc et la Mauritanie»

Dans une interview accordée en début de semaine au journaliste palestinien Abdel Bari Atwan, le président mauritanien a affirmé que «l’Occident, les Etats-Unis et l'Europe ne veulent pas d’un Etat séparant géographiquement la Mauritanie et le Maroc». «Tout ce que vous entendez, en dehors de ce cadre, est faux», a-t-il confié. Une position qui rappelle celle déjà exprimée en 2008 par Peter van Walsum.

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Le président mauritanien sortant Mohamed Ould Abdel Aziz. / Ph. DR
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Coup dur pour l’Algérie et le Front Polisario, émanant cette fois-ci de la Mauritanie. Mercredi soir, Abdel Bari Atwan, rédacteur en chef du média électronique Rai al-Youm et ex-responsable du journal londonien Al Quds Al Arabi, a révélé les détails d’une interview réalisée lundi avec le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.

Alors que son pays reconnaît la pseudo «RASD» depuis 1984, le président mauritanien n’a pas hésité à confier que «l’Occident, les Etats-Unis et l’Europe ne veulent pas d’un Etat séparant géographiquement la Mauritanie et le Maroc». Affirmant qu’il s’agit d’un «dilemme», le président mauritanien sortant a précisé à son interlocuteur : «Tout ce que vous entendez, en dehors de ce cadre, est faux».

Les propos du président mauritanien interviennent alors que la Mauritanie entretient des relations avec le Front Polisario. D’ailleurs, le 11 mars dernier, le mouvement de Brahim Ghali a dépêché M’Hamed Khaddad, son coordinateur avec la MINURSO, pour remettre une lettre à Mohamed Ould Abdel Aziz concernant le différend du Sahara occidental.

Une position soulignée en 2008 par Peter van Walsum

Mais la déclaration de celui qui s’apprête, à l’issue de l’élection présidentielle prévue en juin prochain, à quitter le pouvoir mauritanien, contraste avec les confidences d’une source diplomatique citée par Middle East Eye, faisant état de pourparlers présumés entre le Maroc et les Etats-Unis parallèlement aux rounds de négociation sous les auspices des Nations unies. «Les Américains seraient en train d’intervenir en coulisses, menaçant de mettre un terme aux espoirs d’indépendance des Sahraouis», précise-t-elle. Une information démentie ce jeudi par un diplomate sahraoui prenant part aux deux tables rounds de l’ONU.

Elle rappelle aussi la déclaration, devant le Conseil de sécurité réuni à huis clos, de Peter van Walsum, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental en 2008. Le 21 avril, l’envoyé onusien avait reconnu devant les Quinze que «l’indépendance du territoire annexé par le Maroc en 1975 n’était pas, à ses yeux, un objectif atteignable», rapportait Le Monde il y a 11 ans.

Dans un discours, le diplomate allemand avait dit avoir conclu, dès janvier 2006, qu’un «Sahara occidental indépendant n’était pas une proposition réaliste». Peter van Walsum avait aussi déclaré que la reprise des négociations directes entre les parties, relancées en 2007 à Manhasset, près de New York, «ne mène nulle part». Lui aussi avait parlé de «dilemme», proposant que les «deux parties retirent pour six mois leurs propositions respectives et négocient en présumant temporairement qu’il n’y aurait pas de référendum offrant l’indépendance comme possibilité». Des déclarations qui avaient été «accueillies favorablement» par la France et les Etats-Unis.

Article modifié le 11/04/2019 à 14h23

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