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Grand Angle

Après la déclaration du Maroc, 2M annule une émission sur le Hirak en Algérie

Cinq jours après la publication d’une déclaration du ministère des Affaires étrangères rejetant toute «coordination entre la France et le Maroc sur l’Algérie», la chaîne 2M annule sans prévenir une émission consacrée à la situation politique et sociale chez le voisin de l’Est.

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L'émission «Moubacharatan Maâkom», du mercredi 19 mars, consacrée au Hirak en Algérie a été déprogrammée par 2M. Selon nos informations des invités algériens devaient être présents sur le plateau pour une émission d’analyse des manifestations chez le pays voisin.  

Une annulation qui a soulevé des interrogations parmi les habitués du rendez-vous hebdomadaire. D'autant que l'actualité en Algérie est régulièrement évoquée dans les JT, sur radio 2M ou sur son site d'information 2M.ma.

«Face aux thèses complotistes totalement surréalistes d'une prétendue manipulation du Maroc dans les événements se déroulant actuellement en Algérie, la chaîne 2M a préféré jouer la carte de la sagesse», explique à Yabiladi une source au sein de la rédaction de 2M.

«Nous exprimons nos regrets vis-vis de nos confrères algériens qui devaient être présents ainsi que nos téléspectateurs qui n’ont pu être prévenus de l’annulation plus tôt.»

Cinq jours après la déclaration du ministère des Affaires étrangères

Le timing de la déprogrammation de l'émission intervient seulement quelques jours après la déclaration du ministère des Affaires étrangères sur la position du Maroc à l’égard de la vague de contestations qui secoue le voisin de l’Est depuis un mois. Une déclaration qui prenait la forme d'une mise au point alors que des médias en Algérie et en France évoquaient une «coordination» entre Rabat et Paris sur ce dossier.

«Le Maroc n’a ni à se mêler des développements internes que connait l’Algérie (…) Aucune déclaration n’a été faite à aucun média, de manière formelle ou officieuse.»

Dans ce contexte, consacrer entièrement une émission au demeurant très suivie par les Algériens, aurait donné davantage du grain à moudre aux milieux appuyant la «thèse du complot fomenté de l’étranger».

Le lundi 18 mars, une lettre attribuée au président Abdelaziz Bouteflika diffusée par l'APS a mis en garde contre «des parties étrangères hostiles». Le même jour le chef des armées, le général Ahmed Gaïd Salah a estimé que le pays «demeure ciblé par ses ennemis».

Cette prudence de la part de l'Etat marocain via ses chaînes de télé publiques serait également appliqué par Medi1TV. Face aux accusations d'ingérence et compte tenu de la situation de plus en plus délicate pour le pouvoir du président Bouteflika et ses soutiens, le Maroc semble vouloir s'éloigner de l'épicentre du séisme politique en cours en Algérie. 

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