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Grand Angle

Aides accordées au Maroc : L’Espagne a tiré les leçons de 2006

L’Espagne enverra 75 véhicules tout-terrain au Maroc pour lutter contre l’immigration clandestine. Des aides similaires ont été faites par le passé, provoquant en 2006 une brouille diplomatique entre les deux pays.

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Image d’illustration. / Ph. DR
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L’Espagne enverra des aides au Maroc, au Sénégal et en Mauritanie. Au total, le voisin ibérique va octroyer plus de 3,2 millions d’euros de don en équipements et en matériels à ces pays pour «renforcer le contrôle des flux migratoires irréguliers» au niveau des frontières.

Le rapport du ministère espagnol de l’Intérieur, cité par le quotidien El País, indique que le Maroc, le Sénégal et la Mauritanie présentent «une insuffisance de moyens spécialisés pour mener à bien certaines activités (…) de lutte contre l’immigration irrégulière», tout en soulignant que le matériel envoyé «a fait preuve d’une grande efficacité» au niveau des frontières espagnoles.

L’envoi de cette aide avait eu l’aval du ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, dans une résolution datée du 23 août 2018, bien que des sources au ministère soulignent que le rapport de livraison a été signé le 2 août, précise El País. Sans grande surprise, c’est le Maroc qui en sera le principal bénéficiaire : le royaume recevra avant la fin d’année «75 véhicules tout-terrain d’une valeur de 34 000 euros chacun, soit 2 550 000 euros au total», a révélé hier le quotidien espagnol.

Un colis resté plus d’un mois à Ceuta

Ce matériel devrait être acheminé depuis le port d’Algésiras vers celui de Tanger, note la même source. Un détail certes, mais qui rappelle l’incident survenu il y a douze ans, lorsque l’Espagne avait envoyé un colis similaire au Maroc.

En septembre 2006, quelques mois après la deuxième visite royale du roi Juan Carlos Ier à Mohammed VI, l’Espagne annonçait l’octroi d’un don de «72 véhicules tout-terrain destinés à la lutte contre le trafic de drogue et l’immigration clandestine», rappelle le site local El Faro de Ceuta.

A cette époque, le gouvernement espagnol avait choisi le port de l’enclave espagnole, Ceuta. Il va sans rappeler que le Maroc ne reconnaît pas le statut de l’enclave, raison pour laquelle les autorités avaient refusé de réceptionner le colis, qui était resté plus d’un mois dans le port de la ville.

Face aux prémices d’une crise diplomatique, l’Espagne s’était pliée aux exigences du royaume et avait accepté d’effectuer la livraison par voie maritime, en embarquant les véhicules sur un navire finalement amarré au port de Tanger.

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