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Grand Angle

Des hommes politiques de tout bord dénoncent le caractère humiliant de la vidéo de Nasser Zefzafi

Les réactions fusent au lendemain de la diffusion, puis son retrait, d’une vidéo «humiliante» de Nasser Zefzafi par un site proche des services sécuritaires. Les activistes des droits de l’homme ne sont pas les seuls à avoir réagi : des hommes politiques dénoncent presque à l’unanimité ces images.

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Nasser Zefzafi, leader du Hirak. / Ph. Facebook
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La vidéo qualifiée d’«humiliante» par les avocats des détenus du Hirak et des activistes des droits de l’homme, au lendemain de sa diffusion par un site proche des milieux sécuritaires, continue de susciter de vives réactions.

Sur les réseaux sociaux, Facebook notamment, des hommes et femmes politiques de divers horizons dénoncent à l’unisson des images sur lesquelles on voit Nasser Zefzafi, figure de proue du Hirak, en train de montrer son corps pour attester de l’absence de marques de torture.

Une «tentative avortée (…) qui échouera tout comme l'approche sécuritaire»

Parmi les réactions figure celle d’Abdelali Hamieddine, membre du bureau politique du PJD, qui voit dans cette vidéo une «tentative avortée de briser la volonté, qui échouera tout comme l'approche sécuritaire de l’Etat».

«Filmer Nasser Zefzafi dans une position humiliante et dégradante est une preuve supplémentaire que l’activiste, ainsi qu’un certain nombre de ses camarades, ont subi des traitements cruels et dégradants et confirme les allégations de torture.»

Pour le PJDiste, «l’enquête judiciaire sur les allégations de torture devient une nécessité qui ne peut être négligée par des communiqués et des phrases vagues et incompréhensibles».

De son côté, Adil Benhamza, porte-parole et membre du comité exécutif du Parti de l’Istiqlal, considère que la vidéo représente «une forme de torture et d’humiliation» pour le détenu et les spectateurs. «C’est une incitation médiocre d’une partie qui joue intentionnellement ou par ignorance avec le feu», écrit-il dans un post Facebook.

Le «summum de l’atteinte à la dignité humaine et aux droits des détenus»

Pour lui, il était tout à fait possible «d’autoriser des activistes du Conseil national des droits de l’homme et d’organisations nationales et internationales à visiter Zefzafi pour enquêter sur les allégations de torture avec son accord et sans atteinte à sa dignité».

«Filmer cette vidéo et la diffuser constitue une violation de la vie privée, d’autant que les accusations à l’encontre de Zefzafi font toujours l’objet d’une enquête et qu’aucun verdict n’a été prononcé», poursuit-il. «La vidéo est sans aucun doute l’œuvre de ‘pseudos responsables’ et confirme la reconnaissance de Zefzafi en tant que leader libre, que ce soit à Oukacha ou Al Hoceima», conclut Adil Benhamza.

Pour sa part, Mohamed Loqmani, membre du bureau politique du PAM, qualifie cet enregistrement de «scandale» et de «farce». «C’est le summum de l’atteinte à la dignité humaine et aux droits des détenus», estime-t-il.

«Que veulent-ils prouver avec cette vidéo? Qu’il n’a pas été torturé ? N’ont-ils pas confiance en l’expertise médicale ou veulent-ils humilier le leader du Hirak devant sa famille et ses camarades ? Ces méthodes sales qui remontent aux années de plomb sont inacceptable. L'administration pénitentiaire doit assumer l'entière responsabilité de cet acte honteux.»

«Nous ne sommes pas à Guantanamo. Si vous avez fait cela avec Zefzafi, en ferez-vous de même avec Silya Ziani ?», s’interroge Mohamed Loqmani sur sa page Facebook.

Quant à Hassan Tarik, de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), il s’est contenté de deux phrases laconiques : «Cette vidéo est une chute spectaculaire du pouvoir. Après ça, je les vois tous nus».

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