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Grand Angle

Erdogan contre Gülen : Le Maroc ferme toutes les écoles « Mohamed Al Fatih »

Le Maroc s’engage dans la guerre contre les intérêts de fidèles de Fethullah Gülen, en fermant les écoles du Groupe «Mohamed Al Fatih». Le royaume avait voté, fin juillet, en faveur d’une résolution de l’Organisation de la coopération islamique déclarant le mouvement «Hizmet» organisation terroriste.

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Photo d'illustration. / DR
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Dans sa guerre ouverte contre son ex-mentor, devenu ensuite son ennemi, Erdogan vient de remporter un succès au Maroc. Le ministère de l’Intérieur annonce, dans un communiqué, la fermeture à partir de ce jeudi 5 janvier «de tous les établissements scolaires relevant du Groupe «Mohamed Al Fatih» lié au Turc Fethullah Gülen, leader du mouvement «Hizmet», et présents dans plusieurs villes marocaines».

Le département de Mohamed Hassad justifie une telle mesure, prise en pleine saison d'examens, par la «propagation de l'idéologie de ce mouvement et de son fondateur et la diffusion d'idées contraires aux principes du système éducatif et religieux marocain». Le groupe «Mohamed Al Fatih» compte des écoles à Rabat, Tanger et Casablanca.

Quant aux élèves inscrits dans ses écoles, le département de l’Intérieur précise que «le ministère de l’Education nationale et de la formation professionnelle œuvrera pour le redéploiement de l’ensemble des élèves qui poursuivent leurs cours dans d’autres établissements scolaires».

La décision ne surprend pas. Elle est même cohérente avec la politique suivie jusqu’à présent par Rabat. Pour mémoire, le royaume avait approuvé, fin juillet, une résolution de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) classant le mouvement «Hizmet» de Gülen sur la liste des organisations terroristes.

Prochaine étape, les investissements de proches de Gülen ?

Cet alignement sur les positions d’Ankara est, par ailleurs, le fruit d’une forte campagne diplomatique turque au royaume. Au lendemain de l’échec de la tentative du coup d’Etat contre Erdogan le 15 juillet dernier, l’ambassade de Turquie à Rabat avait fourni au ministère marocain des Affaires étrangères des informations sur la présence au royaume d’antennes de l’association religieuse du mouvement Hizmet dirigée par Gülen.

La nouvelle avait été ensuite révélée par Ibrahim Khalil Saliki, lors d’une réunion avec une délégation du Parti de la justice et du développement (PJD), composée notamment des députés Mohamed Yatim et Nezha El Ouafi et venue en Turquie saluer la défaite des putschistes.

Un mois plus tard, c’est autour d’une mission de parlementaires turcs, essentiellement de l’AKP d’Erdogan, de faire escale à Rabat afin de mettre en garde contre le danger Gülen. Ils avaient pris langue avec l’ancien ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi, et avec des membres de la commission des relations internationales du PJD, présidée par Mohamed Yatim.

Quelle sera la prochaine étape ? Après les écoles, les investissements turcs de fidèles supposés de Gülen, subiront-ils le même sort ? Nous avons tenté de joindre  Ibrahim Aktache, responsable du groupe scolaire «Mohamed Al Fatih» au Maroc, à plusieurs reprises, en vain. Dans de précédentes déclarations, il nous avait confié que «le groupe, qui est au Maroc depuis huit ans, compte 500 salariés».

Article modifié le 2017/01/06 à 11h10

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