Plutôt que de présenter des «excuses» au Maroc suite à la présence d’une délégation du Polisario à la célébration du 150e anniversaire de la création de son système parlementaire, l’Egypte a préféré opter pour la fuite en avant.
Dans des déclarations à un média de son pays, l’ambassadeur Abdelfattah Ragheb, haut cadre au ministère des Affaires étrangères, a démenti que son gouvernement soit l’auteur de l’invitation adressée au Front, avançant que c’est le Parlement arabe qui s’est chargé d’inviter les députés arabes. Le diplomate, dans ses divagations, a même accusé le gouvernement marocain, «proche des Frères musulmans» selon ses dires, d’être à l’origine de la polémique autour de cette affaire, cela à dessein de «nuire aux relations de l’Egypte avec les frères et les Etats amis».
Une affirmation pourtant facile à démonter pusique ce sont les médias du mouvement séparatiste qui ont publié la présence à la réunion, photo à l’appui, de Khatri Addouh, «président de la Chambre des représentants». Ils ont ensuite publié des extraits de la Déclaration de Charm El Cheikh appelant «au droit des peuples à l’autodétermination».
Deux Parlements sur le continent
Dans ses explications alambiquées, l’Egyptien Ragheb a oublié de mentionner le Parlement panafricain, lequel a endossé la responsabilité d’inviter des Polisariens lors d'une cérémonie organisée par l’Egypte sur son territoire. En octobre 2015, il avait invité dans une résolution les Etats africains à «fermer les ambassades» du Maroc et écarter le pays de toutes les compétitions sportives organisées sous la tutelle de l’Union africaine (UA). Créé en avril 2004, le Parlement africain, dont le siège se situe à Addis-Abeba, réunit des députés en provenance notamment d’Algérie, du Niger, du Nigéria, du Sénégal, de la Tunisie, de l’Afrique du Sud, de l’Ouganda, du Mali, du Burkina Faso et du Mozambique.
Sur le continent, il existe deux grandes instances de ce genre. Il y a le Parlement panafricain, véritable caisse de résonance des positions algérienne et sud-africaine sur le dossier du Sahara occidenta, et l'Union parlementaire africaine (UPA). Bien entendu, le royaume ne siège pas dans le premier. En revanche, il est très actif au sein de l'UPA, formée en 1976 et basée à Abidjan. Une structure totalement acquise au Maroc, présidée par Rachid Talbi Alami. L’UPA avait d’ailleurs tenu une session de son comité exécutif, en novembre 2014 à Rabat.
Jusqu’à présent, le Maroc n’a pas réagi officiellement à la présence du Polisario à la commémoration par l’Egypte de son 150e anniversaire de système parlementaire.