Juin 2014 : un communiqué de la MAP annonçait le retrait de la reconnaissance de la «RASD» par l'Equateur. Une décision qui mettait un terme à trois décennies de relations entre Quito, la capitale du pays, et le Polisario. Au moment des faits, Rabat avait réussi à convaincre deux autres Etats de la région, le Paraguay et le Panama, de rompre leurs liens avec l’entité autoproclamée en 1976.
Deux ans après, c’est un retour à la case départ qui se profile. Hier, le ministre équatorien des Affaires étrangères, Guillaume Long, en déplacement à Alger, était sur le point de se rendre au camp Rabouni. «Nous savons qu'il y a eu des développements récents dans la région. Cela nous paraît important d'effectuer cette visite à ce moment pour, une fois de plus, affirmer nos relations de fraternité avec le peuple sahraoui», a-t-il déclaré à la presse algérienne au terme d’une réunion avec son homologue, Ramtane Lahmamra.
Le précédent du Panama
Tout avait été préparé pour recevoir Guillaume Long ; les drapeaux de l’Equateur flottaient aux côtés de ceux du Front Polisario. Mais à la dernière minute, le ministre d'origine française a fait marche arrière. Du côté de la direction du Front, la visite est officiellement annulée pour cause de «mauvaises conditions climatiques». Faut-il voir dans ce geste un message destiné à Rabat ? En tout cas, le chef de la diplomatie a réitéré le «soutien» du pays au Polisario.
Ce revirement de l’Equateur n’est pas sans rappeler celui du Panama. Le pays d’Amérique centrale avait annoncé, en novembre 2013, la «suspension» de sa reconnaissance de la «RASD». Un an plus tard, il avait toutefois renoué le fil du dialogue avec le Polisario et autorisé la réouverture d’une «ambassade» du mouvement séparatiste. Dépassé par la tournure des événements, le chef de la diplomatie marocaine n’avait réagi que tardivement par un déplacement à Panama City et l’annonce d’une ouverture d’une chancellerie marocaine dans le petit Etat.
En 2013 et 2014, le Maroc avait enregistré des percées en Amérique latine. Trois pays, l’Equateur, le Panama et le Paraguay avaient annoncé leur retrait de reconnaissance de la «RASD». Visiblement, deux ont fait défection. Seul le Paraguay maintient encore sa position. En juin 2016, le royaume autorisait les industriels de la viande de ce pays à exporter leurs produits vers le marché marocain, indiquait un média local. Plus tôt, en janvier, Rabat octroyait un million de dollars de dons aux victimes des inondations ayant frappé le Paraguay.