Christopher Ross n'est pas le bienvenu au Maroc. L'envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies souhaite effectuer une nouvelle visite au royaume. "Le Maroc est en pleine campagne électorale pour les élections législatives et il y aura, juste après, un nouveau gouvernement", a expliqué l'ambassadeur Omar Hilale dans une interview accordée à la MAP. Et de faire une comparaison entre la volonté du médiateur américain et la position de son prédécesseur à ce poste. "Peter Van Walsum s'était abstenu, de son plein gré, de se rendre dans la région durant les législatives de 2007. Ces raisons légitimes ont été bien comprises par les membres du Conseil de sécurité".
D'après les déclarations de Hilale, Ross ne pourra donc se rendre au Maroc qu'après la formation d'un nouvel exécutif. Ce qui retarderait la présentation, à huis-clos devant les Quinze, de son traditionnel briefing sur la situation au Sahara occidental, prévue normalement en octobre.
Or sa dernière tournée dans la région remonte au mois de février. Il avait bien essayé de se rendre au Sahara en juillet dernier mais les autorités marocaines avaient opposé une fin de non recevoir. Le rôle de l'envoyé spécial a sérieusement pâti des conséquences de la crise ouverte entre le Maroc et Ban Ki-moon en mars.
Marginalisé par le royaume, mais plus grave encore par les services de Ban Ki-moon qui l'ont écarté des discussions sur le retour de 25 agents de la Minurso à leurs postes, il a pris la parole ce jeudi à l'occasion de la réunion du Conseil de sécurité consacrée à l'affaire Guerguerate. Une intervention qui pourrait être interprétée comme un dernier baroud d'honneur avant de rendre son tablier comme l'avaient fait son compatriote James Baker en 2004 et le Néerlandais Peter Van Walsum en 2008.
Pour mémoire sa nomination, en 2009, au poste d'envoyé personnel du secrétaire général a coïncidé avec la prise de fonction officielle de Barack Obama à la tête des Etats-Unis.