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Grand Angle

« Education religieuse » : Rachid Belmokhtar dans le viseur des milieux conservateurs

Rachid Belmokhtar est de nouveau dans le viseur des milieux conservateurs. Après la polémique sur la langue française et la fin de l’arabisation des programmes scolaires, ils reprochent au ministre d’être cette fois à l’origine du changement de nom de l’ «éducation islamique» en «éducation religieuse».

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Rachid Belmokhtar et Abdelilah Benkirane / DR
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L’Association des enseignants d'éducation islamique est vent debout contre Rachid Belmokhtar. L’ONG s’oppose catégoriquement à la décision de la tutelle de baptiser leur matière, dès la prochaine rentrée scolaire, en «éducation religieuse». Ce changement, estiment-il dans une lettre adressée au ministre, «est contraire à la constitution du 1er juillet 2011», notamment dans article 3. Celui-ci annonce que l’ «islam est la religion de l’Etat», une concession faite à l'époque au PJD.

L’AEEI s’est dite déterminée à «défendre la matière de l’éducation islamique, appellation et programmes, et ce en symbiose avec les ambitions et l’identité des Marocains». L’instance attend des "éclaircissements" de la part de Belmokhtar concernant sa revendication.

Le ministre n’a rien inventé

Et cette affaire commence doucement à se politiser. Sur les réseaux sociaux, des membres du PJD expriment leur rejet de l’initiative du ministre. La députée islamiste Amina Maâ Al Ainine et membre du Conseil supérieur de l’enseignement a affirmé, sans apporter de preuves, que le ministre technocrate «prépare quelque chose».

«Est-ce que Belmokhtar a-t-il un problème avec la religion des Marocains, approuvée par la constitution ?» s’est-elle interrogée sur sa page Facebook. D’autres voix conservatrices, qu’elles soient issues de la Lampe ou de l’Istiqlal, devraient prendre le relais pour attaquer la décision du ministre alors que moins de quatre mois nous séparent des législatives du 7 octobre. Le vote des membres de l’Association des enseignants de l’éducation islamique intéresse d’ailleurs à la fois le PJD et le PI.

Pourtant, dans ce choix de nouvelle dénomination Rachid Belmokhtar n’a rien inventé. Le communiqué du cabinet royal publié à l’issue du conseil des ministres du 6 février à Laâyoune était très clair. «Sa Majesté le Roi, Amir Al Mouminine, a donné ses Hautes instructions aux ministres de l'Education nationale et des Habous et Affaires islamiques, sur la nécessité de la révision des programmes et manuels d'enseignement en matière d'éducation religieuse». Le texte n’avait fait aucune mention à l’ «éducation islamique».

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