Depuis l’indépendance, l’enseignement au Maroc se résume en une guerre permanente entre les défenseurs d'une arabisation totale et intégrale et les partisans du bilinguisme. Hier, la Chambre des représentants a été la scène d’une nouvelle bataille qui a souri aux «modernistes», bien que la guerre reste loin d'être terminée.
Les nouveaux manuels scolaires d'éducation islamique continuent d’alimenter la polémique. Des erreurs ont été relevées dans les livres destinés à la première année du primaire. Le ministère de l’Education nationale décline toute responsabilité et renvoie la balle dans le camp des éditeurs.
Le ministère de l’Education nationale s’apprête à supprimer des manuels scolaires de la 3e année du collège Sourate Al Fath, jugée trop pro-jihad. Elle sera remplacée par Sourate Al Hashr. Détails.
Rachid Belmokhtar est de nouveau dans le viseur des milieux conservateurs. Après la polémique sur la langue française et la fin de l’arabisation des programmes scolaires, ils reprochent au ministre d’être cette fois à l’origine du changement de nom de l’ «éducation islamique» en «éducation religieuse».
Le 10 octobre, le ministre de l’Education nationale annonçait le retour du français dans l’enseignement de quelques matières scientifiques. Cela avait provoqué l’ire des islamistes et des défenseurs de l’arabe. Le chef du gouvernement semble s’être rangé du coté de ces derniers en suspendant brutalement la décision de Belmokhtar et en le critiquant ouvertement sans ambages.
Des enseignants-stagiaires ont manifesté aujourd’hui dans la capitale. Ils réclament le retrait de deux décrets du ministère de tutelle qu’ils jugent «injustes». Leurs revendications ont recueilli l’appui d’Al Adl wal Ihssane et de la CDT.