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Grand Angle

Des divergences entre le Maroc et les Etats-Unis en toile de fond de la crise avec Ban Ki-moon ?

Les déclarations de Ban Ki-moon dans les camps de Tindouf et à Alger hostiles aux intérêts marocains, indiqueraient une grave divergence de vues entre le Maroc et les Etats-Unis, soutenus par la Grande-Bretagne, sur la question du Sahara. Les deux pays seraient favorables à une autre voie qui dépasserait la proposition d'autonomie proposée par le Maroc.

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Et si l’actuelle crise avec Ban Ki-moon n'était que la face émergée de l’iceberg ? Un bras de fer qui cacherait de graves divergences entre le Maroc et deux membres influents au Conseil de sécurité, à savoir les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Le refus catégorique du secrétaire général d’assouplir ses postions hostiles au royaume ne serait pas anodin et ne résulterait pas d’un simple entêtement de la part du Sud-coréen.

D’autant plus que depuis qu’il a succédé, en 2006 à Kofi Annan, Ban Ki-moon n’a pas fait montre d’une grande autorité sur la scène internationale. En témoigne, ses faibles positions sur les dossiers irakien, syrien, libyen, malien. Et même sur le conflit du Burundi -moins important que celui du Sahara occidental- il n’a éprouvé aucune gêne à composer avec le président Pierre Nkurunziza lors de sa visite du 22 février.

Une nouvelle crise avec les Etats-Unis en perspective ?

Sur la question du Sahara, c’est Washington qui tire les ficelles. C’est elle qui donne en effet le tempo politique à ce différend territorial, vieux de quatre décennies. Le rôle de l'ONU et des secrétaires généraux qui se sont succédés depuis, se limitent à accompagner la vision des responsables américains qui manœuvrent sur le terrain du Sahara grâce aux leviers des «Envoyés personnels».

Etrange coïncidence, sur les trois diplomates nommés à ce poste deux sont américains : James Baker et Christopher Ross. Et même lorsque le Maroc avait retiré sa confiance en Ross en 2012, c’est le nom de Colin Powell qui était pressenti pour le remplacer. C’est dire l’importance stratégique pour les Etats-Unis de rester le seul et unique acteur majeur sur le dossier du Sahara occidental. Face à une Union européenne affaiblit par son manque de cohésion, Washington a su imposer sa politique, soutenue en cela par Londres.

Un nouveau projet pour le Sahara ?

Les deux capitales préparaient d'ailleurs un projet, une sorte de troisième voie qui serait plus que l’autonomie, moins que l’indépendance. Une solution portant la signature de Christopher Ross qui pourrait prendre la forme d'un fédéralisme plus ambitieux. Seulement le Maroc refuse catégoriquement cette option.

Autre coïncidence inquiétante pour le Maroc, les déclarations de Ban Ki-moon interviennent seulement un mois après le voyage de l’ambassadrice des Etats-Unis à Alger, dans les camps de Tindouf. La diplomate était accompagnée par Margarette Mckelvey, responsable Afrique auprès du Département d’Etat. 

Après l'épisode d'avril 2013, sommes-nous face à une nouvelle crise avec les Etats-Unis ? A l’époque, les services de John Kerry avaient soumis au Conseil de sécurité un projet de résolution proposant d’élargir le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme au Sahara. Une manœuvre que le Maroc avait réussi à déjouer grâce aux concours de ses relais au Pentagone, le lobby juif aux Etats-Unis, l’Arabie Saoudite, l’Espagne et la Russie.

Article modifié le 2016/03/17 à 08h14

Autonomie?
Auteur : matis79
Date : le 16 mars 2016 à 18h55
Que les USA tire les ficelles, y compris au sein de l'ONU, qu'ils soient capables d'imposer leurs vues n'est en rien une nouvelle.
Que Ban Ki-Moon en soit la marionnette n'est en rien une nouvelle.

Ce que je comprends pas c'est pourquoi on accepterait une quelconque autonomie. Si c'est au Maroc il n'y a pas de plan d'autonomie qui tienne.
Le Maroc ne doit faire aucune concession quand bien même les pressions viendraient de notre grand allié.
Un serpent de mer totalement abstrait
Auteur : FATEM95
Date : le 16 mars 2016 à 18h32
Il y a quelques mois on a lu ici et là cette idée de fédération comme proposition non pas des USA mais de Ban-Ki-Moon lui-même. J'ai cru même comprendre que le refus de le recevoir de la part du Maroc était lié à cela. Ceci dit personne ne sait si cette idée existe réellement ou pas. Si elle diffère de l'autonomie et si elle se rapproche de l'indépendance. Et si le Maroc effectivement la refuse, pourquoi ?
C'est quelque chose de totalement abstrait dont on n'est même pas sûr de la véracité.
Si le Maroc garde la souveraineté sur le territoire (drapeau, armée, monnaie et royauté), tous le reste se discute. Pourquoi pas.
Mais pour l'instant c'est un serpent de mer totalement abstrait. Il faut dire que le silence américain dans cette affaire est assourdissant.
Et si c'était voulu!
Auteur : netstat
Date : le 16 mars 2016 à 18h29
On est entrain de détruire le monde musulman, Irak, Libye, Syrie et maintenant l'Afrique du Nord; L'ONU dirigé par Satan ne veut pas de stabilité dans le monde musulman et il faut être fort et diplomate pour de pas se soumettre comme l'a fait l'Iran; En ce qui nous concerne, malheureusement nous avons un peuple conscient des enjeux géo politiques et en face un autre peuple aveuglé par l'ingérence et l'agressivité, ce qui risque de faire anéantir la région alors qu'elle a plus tôt besoin d'un souffle économique; On dira alors Merci à Polizbel.

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