Oumaima Erhali, 17 ans, vit dans l’ancienne médina de Rabat avec ses parents et sa sœur. Elle a perdu son frère, il y a peu de temps. Il était garde-côte et surfeur. A sa mort, Oumaima a gardé sa planche et a décidé de s’y mettre à son tour.
Islam et surf
Quel est le lien entre les deux ? Lorsqu’une femme fait du surf, elle montre indirectement son corps, pourraient penser certains. Oumaima fait sa prière et est musulmane. Elle pense que l’islam ne dépend pas des apparences, mais vient du cœur. Elle est consciente qu'après le mariage, un homme ne veut pas que sa femme montre son corps. Elle n’est pas d’accord avec ce point de vue, qu’elle juge exagéré, confie-t-elle dans un reportage réalisé par Grain Media.
Elle discute avec un ami et avoue, sourire aux lèvres, qu’elle ne veut pas se marier, qu’elle préfère fonder un club de surf. Elle voudrait faire le tour des vagues du monde entier.
Son père, interviewé par Grain Media, compare la femme d’aujourd’hui à celle d’avant, les yeux pleins de nostalgie. «Les choses ont changé, mais je veux qu’Oumaima surfe, si j’avais les moyens je l’aiderais à accomplir son rêve».
Face au changement de l'époque, la maman parle fièrement en montrant du doigt sa fille aînée, Zineb, première femme garde-côte. Elle a remplacé son frère suite à sa mort. Elle a eu droit à la même formation que les hommes. C’est d’ailleurs à lui que pense Oumaima en nageant. C’est ce qu’elle appelle «sa thérapie».
Reportage