Menu

Grand Angle

Maroc : Mezouar présent à Paris mais absent de la marche contre le terrorisme

Le Maroc a raté une occasion de marquer sa condamnation du terrorisme. Il a séché la marche de Paris de ce dimanche. Des considérations d’ordre religieux sont à l’origine de cette absence. Et pourtant d'autres dirigeants de pays musulmans tels que le roi de Jordanie, le chef de l'Autorité palestinienne ou les premiers ministres turc et tunisien n'ont pas hésité à battre le pavé parisien.

Publié
Fabius et Mezouar / Archive - DR
Temps de lecture: 2'

Après des heures de doute, Sahaeddine Mezouar, en sa qualité de représentant du Maroc (et non du roi Mohammed VI à en croire le communiqué), n’a pas pris part à la marche de Paris. Le chef de la diplomatie s’est bien rendu à Paris ce matin mais s'est contenté de présenter ses condoléances au président Français Hollande. Hier un communiqué du département des Affaires étrangères, tout en se déclarant solidaire avec le peuple français, précisait qu’ «au cas où des caricatures du Prophète- prière et salut sur Lui- seraient représentées pendant cette marche, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération ou tout autre officiel marocain ne pourraient y participer».

Une telle condition était-elle justifiée alors que les dirigeants et officiels d'autres pays musulmans n'ont pas dicté de tels préalables ? Ou bien était-ce un prétexte pour prolonger le climat glacial dans les relations franco-marocaines en vigueur depuis février 2014. Paris ne pouvait de toute façon pas en tenir compte. Brandir les fameuses caricatures, publiées auparavant par Charlie Hebdo, par des individus relève de l’exercice du droit à la liberté d’expression. Les interdire reviendrait à cautionner un certain discours religieux radical de surcroît, ce pourquoi un très grand nombre de Français (2,5 millions sur toute la France) ont manifesté aujourd'hui.

Des considérations liées à la commanderie des croyants

La condition posée par la partie marocaine à sa participation à la grande marche de Paris contre le terrorisme semble répondre à des considérations internes liées aux obligations de l’institution de la commanderie des croyants. C’est ce qui explique, d’ailleurs, que le texte des Affaires étrangères avait pris la précaution de préciser que le «Maroc sera représenté par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération à la marche» de Paris et non le roi. 

En effet, d'habitude, lorsque les membres du gouvernement effectuent des déplacements à l’étranger à l’occasion de sommets  internationaux, régionaux ou lors de cérémonies d’investitures de présidents de républiques, ils le font en tant que «représentants de sa majesté le roi» et non pas du Maroc.

Néanmoins, malgré les possibles raisons évoquées ci-dessus, le signal envoyé par cette absence du Maroc tranche avec son engagement contre le terrorisme. En effet, depuis les attentats du 11 septembre 2001, le royaume chérifien a toujours été du côté des pays qui lutte contre Al Qaida et plus récemment contre Daesh.

Erreur
Auteur : Variant Marocain✨
Date : le 11 janvier 2015 à 20h50
Dommage. Mr le ministre 'n'avait aucune crainte de croiser un autre manifestant qui aurait pu gêner sa participation puisqu'il était prévu que les VIP ne soient pas mélangés au peuple. Et ça aurait été a défaut que ce soit pour le droit d'expression que ce le soit au moins contre le terrorisme et pour le bien des RME de ce pays qu'un représentant de haut rang soit présent,
Dernière modification le 11/01/2015 21:04
meziuar en france
Auteur : haddoun H
Date : le 11 janvier 2015 à 19h56
Je félicite l'état marocain pour cette prise de position logique est compatible avec tous les marocains je dis pour la presse des vendus et leche-bottes pour une poignée d'euro :tous les marocains vous connaissent vous êtes des petits et vous resterez toujours des petits
il as raison
Auteur : Loutfi-mre
Date : le 11 janvier 2015 à 19h10
On ne badine pas avec le respect mutuel c'est la condition sine qua non pour la réussite d'une coopération .
La réaction est à sa place.
Auteur : Le barreur
Date : le 11 janvier 2015 à 19h04
On imagine difficilement un ministre, représentant le Maroc, marcher à coté d'un manifestant exhibant ces caricatures idiotes. On ne peut pas nous demander autant, au nom de la lutte anti-terroriste. La liberté n'aurait pas de sens si elle contenait aussi l'irrespect et la goujaterie.
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com