C’est à l’unanimité que la Chambre des représentants a voté, ce mercredi 25 juin, le projet de loi autorisant la création de banques islamiques, indique une dépêche de l’agence de presse Reuters. «Le projet de loi est passé par 75 voix sans aucune opposition», a déclaré Said Khairoune, président de la commission des finances au Parlement.
C’est donc un nouveau pas ainsi franchi dans le processus d’adoption de loi sur la finance islamique au Maroc. A noter que ce vote est attendu depuis longtemps, puisque rappelons-le, les premières autorisations étaient initialement attendues à l’automne 2013, avant que le gouvernement ne les renvoie à une date ultérieure à cause du retard accusé dans le traitement du projet de loi.
BAM poursuit la formation des membres du futur charia-board
Toutefois, selon Reuters, les choses avancent dans le bon sens. Bank Al Maghrib (BAM) - en collaboration avec le conseil supérieur des oulémas - poursuit la mise en place du conseil de la charia (charia-board). Et d’après des sources proches du dossier, sept chercheurs et experts financiers ont commencé leur formation pour devenir membres dudit conseil.
Même si les autorités ont affiché une certaine crainte de la non-adhésion des Marocains aux services des banques islamiques notamment, l’Etat semble encouragé par les différentes études sur le potentiel de la finance islamique dans le pays. En effet, plusieurs études jugent le marché de la finance islamique au Maroc très prometteur. La dernière en date est celle de Thomson Reuters publiée en mai dernier. D’après cette étude, les actifs de ce secteur pourrait atteindre 70 milliards de dollars d’ici 2018, lesquels pourrait générer entre 67 milliards et 112 milliards de dollars de bénéfices.
Un plus pour le marché financier local
Actuellement, le marché financier marocain souffre d’un manque de liquidité. Et la pratique de la finance islamique pourrait être salutaire pour la bourse locale, car cela attirera certainement les investisseurs du Golfe. D’autant plus que ces derniers se sont déjà, à plusieurs reprises, montrés intéressés par des investissements au Maroc. Depuis, ils n’attendent que l’entrée en vigueur de la loi.
De leur côté, les banques classiques marocaines s’activent aussi. Depuis quelques mois, la Banque centrale populaire (BCP) et la Banque marocaine de commerce extérieur préparent la création de leur filiale dédiée. Pour sa part, Attijariwafa Bank a prévu de renforcer son offre via sa filiale déjà existante, Dar Essafaa.
Le projet de loi doit passer par une dernière étape avant son entrée en vigueur : le vote de la Chambre des conseillers. A cette allure, son approbation semble certaine. Et dans tous les cas, la loi est attendue avant fin 2014.