Menu

Grand Angle

ONU : La Marocaine Khadija Ryadi recevra son prix mardi à New-York

Khadija Ryadi, ancienne présidente de l’Association marocaine des droits de l’homme, fait partie cette année des lauréates du Prix des Nations Unies pour la cause des droits de l'Homme. La récompense lui sera officiellement remise demain à New-York.

Publié
DR
Temps de lecture: 2'

C’est la première femme africaine et arabe à recevoir ce prix. Khadija Ryadi, ancienne présidente de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH), a décroché, la semaine dernière, le prestigieux Prix des Nations Unies pour la cause des droits de l'Homme pour l’année 2013. La récompense, lui sera remise demain, mardi 10 décembre, au cours d’une cérémonie prévue au siège de l’ONU, à New-York.

Un «message» pour continuer la lutte

Le prix, décerné tous les cinq ans, est une distinction honorifique accordée à des individus et à des organisations en reconnaissance de réalisations exceptionnelles en matière de droits de l'homme. «C’est non seulement l'occasion de reconnaître publiquement les réalisations des lauréats eux-mêmes, mais aussi d'adresser un message clair à tous les défenseurs des droits humains du monde entier que la communauté internationale soutient leurs efforts inlassables pour promouvoir ces droits pour tous», expliquait le Bureau du Haut Commissariat aux Droits de l'Homme (HCDH).

La Marocaine Khadija Ryadi, qui lutte depuis 1983 pour diverses causes des droits de l’homme au Maroc, «notamment contre l’impunité, et pour l’égalité entre les hommes et les femmes, l’autodétermination et la liberté d’expression, quelle que soit l’orientation sexuelle», en est bien consciente. D’autant plus que parmi ses prédécesseurs, figure Nelson Mandela et Jimmy Carter.

«Je perçois ce prix comme un message qui m’invite à continuer à lutter pour les droits de l’homme au Maroc. J’espère qu’à travers ce prix, l’ONU a également l’intention de concentrer les regards sur les droits de l’homme au Maroc car l’image diffusée à l’extérieur sur le sujet est très éloignée de la réalité», a-t-elle confiée dans une déclaration à Yabiladi.

Une véritable militante

Khadija Ryadi, 53 ans, a un parcours des plus remarquables en la matière. Née à Taroudant, dans le sud du royaume, la militante a décroché son bac au lycée Omar Khayyam, en 1978, avant d’intégrer, dès le début des années 80, l’Union marocaine des travailleurs (UMT) où elle devient membre de la Jeunesse ouvrière (JOM).

Tout en poursuivant son militantisme dans le milieu syndical, Ryadi décroche un poste d’ingénieure en chef à la direction générale des impôts, au ministère des Finances. Mais cela ne l’empêchera pas d’aller plus loin dans sa lutte pour les droits de l’homme au Maroc. Elle intègre ainsi le bureau central de l’AMDH en 1998 où elle fait office de secrétaire générale adjoint pendant trois ans.

En 2001, elle est élue secrétaire générale de l’AMDH, pour trois ans également, puis présidente en 2007. Son mandat sera renouvelé une seconde fois en 2010, avant qu’elle ne cède sa place, en mai dernier, à  Ahmed El Haij. Durant les dernières années passées à la tête de l’AMDH, Ryadi a fait beaucoup parler d’elle au Maroc, notamment en soutenant publiquement plusieurs opposants au régime marocain, dont le Mouvement du 20 février, le rappeur L7a9ed ou encore le journaliste Ali Annouzla.

Aujourd’hui, malgré le prix décerné par l’ONU, aucune félicitation officielle ne lui a encore été adressée. «Je n’ai reçu aucune félicitation du Palais royal, et je ne les attends pas. Ce serait totalement contradictoire car ce sont ces mêmes institutions qui sont responsables de la situation que je dénonce», nous a-t-elle expliquée soulignant que : «Le Maroc est un Etat de non droit où les droits des citoyens ne sont pas respectés». 

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com