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Grand Angle

Maroc : Le porteur qui s'est immolé devant le poste frontière de Ceuta est décédé

Le porteur marocain qui s’est immolé mercredi dernier devant le poste frontière de Ceuta n’a pas survécu à ses graves brûlures. Abderrahman Cheikh, âgé de 23 ans, s’est aspergé d’essence avant de se mettre le feu après que  la police a confisqué une partie de ses marchandises. Les associations de défense des droits de l’homme dénoncent l’inertie des autorités marocaines face à ces situations et promettent de battre le pavé lundi.

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Abderrahman Cheikh n’a pas survécu à ses blessures. Le porteur marocain, qui était dans un état critique, a succombé à ses brûlures, rapporte Europa Press. Les faits se sont produits mercredi dernier vers 16h00. Le jeune homme de 23 ans avait protesté contre la confiscation de ses marchandises par la police marocaine en s’immolant devant le poste frontière de Ceuta. Il a été transféré à l’hôpital de Mdiq pour recevoir les premiers soins. Au départ, il a même été envisagé de le transférer à Casablanca en raison de la gravité de ses brûlures.

Selon des sources espagnoles qui citent des membres de la famille de la victime, les responsables de l’hôpital de Mdiq auraient finalement décidé de l’envoyer dans une clinique casablancaise spécialisée dans les cas de brûlures. Malheureusement, ses chances de survies étaient très minces et le porteur décédera jeudi à 1h30 du matin. Selon plusieurs sources ibériques, la police espagnole n'a pas eu à intervenir car l’incident est survenu dans la partie marocaine de la zone frontalière.

Manifestations devant Ceuta lundi

La mort tragique du porteur a suscité l’émoi chez certaines organisations des droits de l’homme au nord du Maroc. Celles-ci comptent se faire entendre et réclament plus de considération pour les «pauvres Marocains».  Elles promettent de descendre dans la rue lundi prochain pour protester contre la mort d’Abderrahman Cheikh. Selon ces ONG, les faits similaires n’ont que trop duré. En août 2011, une femme criblée de dettes s’était immolée dans la zone de Tarajal.

Les organisateurs de la mobilisation dénoncent «des décennies de mépris et d'insulte à la dignité des pauvres Marocains», imputant la «responsabilité directe» de la mort du porteur à l'État marocain.

Des dizaines de milliers de Marocains, en majorité des femmes, entrent et sortent chaque jour jusqu'à une demi-douzaine de fois à Ceuta. Ils  portent des produits achetés dans cette ville qu’ils vont revendre au Maroc. Cette activité de contrebande permet de fournir plusieurs marchés de villes comme Tanger, Tétouan et s’étend même jusqu’à Rabat et Casablanca.

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