Mercredi, Transparency international (TI) a rendu public son baromètre mondial de la corruption 2013. Il s’agit d’un rapport sur un sondage effectué par l’ONG sur 107 pays. Les personnes sondées ont répondu à des questions bien précises sur l’état d’avancement ou de recul de la corruption, les actions des gouvernements pour y faire face ou encore les institutions où le mal gangrène. Les opinions des Marocains figurent dans le travail de TI.
Pour 56% des Marocains, la corruption a augmenté
Pour 28% des nationaux, le phénomène a enregistré une nette hausse durant les dernières années. C’est le même pourcentage chez ceux qui pensent que la corruption a peu augmenté. Alors que 33% disent qu’elle est stable contre 10% qui soutiennent qu’elle a reculé. En dépit de cette divergence de vue des sondés, une large majorité des Marocains, 76%, s’accordent à qualifier le fléau de «sérieux problème» contre 17% qui affirment qu’il est juste un «problème». En revanche, une minorité, 5%, estime qu’il s’agit d’un «léger problème».
La politique du gouvernement contre la corruption inefficace pour 72% des Marocains
Dans l’ensemble, les Marocains sont assez sévères concernant la stratégie de lutte du gouvernement contre la corruption. 27% la qualifie d’«inefficiente du tout» et 45% la juge uniquement «inefficiente». Le camp qui voit d’un bon œil l’action de l’exécutif ne dépasse pas les 11% alors que 16% des personnes sondés ont choisi la neutralité.
Récemment, devant les députés, le ministre de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration, Abdelâdim Guerrouj, a bien défendu le bilan du cabinet Benkirane, précisant que «l'action de l'exécutif est axée sur la consolidation des acquis et l'adoption de réformes et mesures pertinentes basées essentiellement sur la mise en place d'un cadre institutionnel pour renforcer le système national de probité et de lutte contre la corruption». Des mesures qui «porteront leurs fruits dans le court terme» a-t-il annoncé.
Les secteurs les plus corrompus : police, santé et justice
Mais en dépit de l'assurance du ministre, le baromètre 2013 de Transparency international confirme, si besoin est, la mauvaise presse, voire même pire, qu’ont les Marocains de leurs police, pour 79% des sondés, la corruption réalise ses meilleures performances dans ce secteur. La santé, talonne de très près la sûreté, avec 77%. Vint ensuite la justice avec 70%.
Ces trois secteurs vitaux occupent le podium alors que le reste est réparti ainsi : les partis politiques, 67%, le parlement, 65%, l’enseignement, 60%, le monde des affaires, 56%, les médias, 44%, les associations, 42%. Et contre toute attente, c’est l’armée qui arrive en dernière position avec seulement 37% qui pensent que la grande muette est corrompue.