Au Maroc, la contestation au Mouvement FEMEN pourrait passer à une vitesse supérieure. Des réseaux sociaux où elle se cantonne maintenant, elle est sur le point d’atteindre le monde réel. Un appel vient d’être lancé pour l’organisation d’une marche, à Rabat le dimanche 12 mai, des femmes vêtues spécialement en djellabas, foulards couvrant leurs cheveux et voiles (haik). Depuis que FEMEN a invité les Marocaines et les Maghrébines en général à dénoncer la montée des courants salafistes en publiant leurs photos sur facebook seins nus, nous assistons à une mobilisation contre ce nouveau genre de protestation dans une région réputée pour son conservatisme.
Des marches en Algérie et en Tunisie contre l’appel de FEMEN
Le signal a été donné en Algérie. Le 23 mars des Algériennes portant le «Haik» ont battu le pavé contre l’appel du mouvement féministe. Quelques jours plus tard, c’est au tour des Tunisiennes d’emboiter le pas à leurs voisines de l’ouest. Le 6 avril, elles manifestaient dans les rues de la capitale, habillées de la tenue traditionnelle, «Sefsari». La marche portait même le nom d’ «alliance du Sefsari».
Au Maroc en attendant de voir si la marche des femmes en djellabas aura bien lieu et le jour convenu, des personnes connues pour leur proximité ou ayant une sympathie pour le PJD ont déjà exprimé des positions hostiles au Mouvement FEMEN. C'est le cas du rappeur Cheikh Sar. Le 20 mars, il lançait sur Facebook une page au titre très révélateur «Mon corps appartient à mon Dieu», en opposition au slogan de FEMEN «Mon corps m’appartient». Une page qui même si dédiée aux femmes, contient de nombreux commentaires postés par des hommes.
De son côté, la ministre de la Famille et de la Solidarité, s’est exprimée contre FEMEN. Dans un bref entretien accordé au quotidien Al Massae, Bassima Hakkaoui a affirmé que «la contestation par la nudité nous ramène loin en arrière, aux temps préhistoriques, quand les humains évoluaient intégralement nus, avant que l’humanité ne progresse et que les gens ne décident de se couvrir. Il y a une grande différence entre la préhistoire et les temps modernes que nous vivons, que je considère comme l’époque la plus évoluée depuis que l’Homme est apparu sur terre».
Sur la même longueur d’onde, Mohamed El Hamdaoui, le président du MUR (Mouvement d’unicité et de réforme), le bras prédicateur du PJD, a appelé, hier les jeunes lors d'un meeting à Fès, à défendre les valeurs de l’Islam contre celles de l’Occident.