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Grand Angle

Agadir sous le choc après la condamnation d’un pédophile à un an de prison

La chambre criminelle près la Cour d’appel d’Agadir a rendu un jugement en première instance, condamnant six hommes à un an de prison chacun pour «attentat à la pudeur sur mineure». Après l’épilogue de l’affaire du viol à Tiflet, cette nouvelle sentence provoque l’ire des proches de la victime et des associations, qui suivent de près l’ouverture du procès en appel.

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La Cour d'appel d'Agadir / DR.
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Il y a une semaine, six hommes ont été condamnés en première instance à un an de prison chacun par la chambre criminelle près la Cour d’appel d’Agadir. Reconnus coupables d’attentat à la pudeur sur une mineure, leur procès en appel s’ouvre ce mercredi. A la suite du verdict initial, la famille de la victime a été choquée de l’iniquité de cette peine, au regard du Code pénal qui prévoit 10 à 20 ans de prison pour les faits incriminés. Les proches de la victime à Agadir espèrent ainsi une révision de la peine en appel, d’autant que le viol a donné lieu à une grossesse non désirée.

Lors de ce procès, les mis en cause, ayant déjà purgé leur peine, comparaissent en état de liberté. De plus, le sixième coupable est toujours en fuite. La famille de la plaignante n’en revient pas. Les faits remontent à 2021, lorsque l’adolescente âgée de 15 ans a été violée dans un village près de Tata. Le principal accusé n’est autre que l’entraîneur d'une équipe de football locale où jouait la jeune fille, en plus de cinq autres individus, indiquent à l’AFP les proches de la victime.

Un test ADN a établi la grossesse résultant du viol

Le déroulement du procès en première instance réveille le souvenir récent du viol de la petite fille de Tiflet, dont les coupables ont écopé, dans un premier temps, de deux ans de prison. En appel, leur peine a été relevée à 10 et 20 ans de réclusion. La mobilisation associative reprend ainsi, cette fois autour de la jeune fille de Tata, afin d’interpeller sur la légereté de la peine de prison pour des pédocriminels. Dans un communiqué parvenu à Yabiladi, le Réseau de solidarité des femmes déplorent un verdict injuste, «car ne correspondant pas à l’atrocité du crime odieux commis contre la petite fille».

Comptant sept associations féministes, le réseau rappelle qu’en cas de défloration de l’hymen, les faits incriminés peuvent être passibles de 20 à 30 ans de réclusion. En l’espèce, le verdict d’un an en première instance constitue «une incitation au viol et expose la victime ainsi que ses proches à un sentiment de totale insécurité», souligne la structure.

Par ailleurs, le collectif des ONG insiste sur l’urgence de l’accompagnement social et psychique pour réparer les préjudices causés à la petite fille devenue mère depuis huit mois maintenant. Par la même occasion, le réseau souligne que le test ADN réalisé à la suite de la naissance du nouveau-né a établi le lien biologique avec un des accusés. Le réseau appelle, dans ce contexte, à un procès équitable à même de rendre justice à la victime, mais aussi à une réforme globale du Code pénal.

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