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Grand Angle

L’OTAN adopte les «menaces du flanc sud» mais oublie d’intégrer Ceuta et Melilla

Sous la pression de l’Espagne, l’OTAN a entériné les «menaces» pesant sur l’alliance en provenance des pays du sud. En revanche, sur l’intégration de Ceuta et Melilla sous la protection de l’organisation, Madrid y est restée isolée.

 

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Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg. / Ph. AFP
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Le gouvernement espagnol ne cache pas sa satisfaction des résultats du Sommet ordinaire de l’OTAN, organisé les 29 et 30 juin à Madrid. L’exécutif présidé par Pedro Sanchez a réussi, en effet, à inscrire dans le document du «nouveau concept stratégique» de l’organisation militaire les «risques» pesant sur la stabilité et la sécurité des pays de l’aile sud de l’Europe

Comme annoncé auparavant par le ministre des Affaires étrangères, Madrid a pu convaincre les 30 Etats membres de l’OTAN de condamner l’instrumentalisation par des Etats du sud des cartes de l’immigration irrégulière et l’approvisionnement énergétique à des fins politiques. Deux messages adressés essentiellement au Maroc et à l’Algérie, même si José Manuel Albares avait affirmé, la semaine dernière lors d’un point de presse, qu’«aucun pays ne doit se sentir pointé du doigt par la feuille de route de l’organisation atlantique», rappelant que «l'OTAN est une alliance défensive et non offensive, et il est donc normal qu'elle ait une projection dans différents scénarios».

Il est lieu de signaler que le Sommet de l’OTAN de Madrid a dressé une invitation à la Mauritanie et la Jordanie de prendre part à une réunion, tenue mardi au niveau des ministres des Affaires étrangères. En revanche, le Maroc et l’Algérie n’ont pas eu droit à ce privilège.

Ceuta et Melilla, ignorées par l’OTAN

Malgré une forte campagne de pressions médiatique et politiques, le Sommet de l’Alliance atlantique n’a pas approuvé la requête espagnole de placer Ceuta et Melilla sous le parapluie de l’OTAN. Aucune référence explicite, comme aurait souhaité le gouvernement espagnol, aux deux villes dans la nouvelle feuille de route, adoptée à Madrid. Un «revers» que l’exécutif Sanchez tente de minimiser la portée, en se focalisant sur l’engagement de l’OTAN «à défendre l’intégrité territoriale» des pays membres contre toute agression extérieure.

La ministre espagnole de la Défense a déclaré, mardi dans une interview accordée à la chaîne Canal Sur, que «le nouveau concept stratégique insiste sur la protection de l'intégrité territoriale de chacun des Etats. Il n'est pas nécessaire d'entrer dans le détail à quels territoires il s'applique». Margarita Robles a estimé que les lignes générales d’action pour les dix prochaines années n’intègrent pas «les spécificités des membres de l’OTAN».

La semaine dernière, le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares a annoncé devant les médias que le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, lui a assuré que «chaque centimètre des territoires des alliés est parfaitement garanti par la solidarité de tous les Etats membres de l'OTAN».

Une version nuancée par le Norvégien. Mettre les deux villes sous la protection de l’Alliance atlantique «est une décision politique qui doit être prise par consensus par tous les alliés (30 membres, ndlr) au sein du conseil de l'organisation», a précisé Stoltenberg le 27 juin à Madrid.

Pour rappel, le Maroc a, depuis juin 2004, le statut d’allié majeur des Etats-Unis hors OTAN. Lors de la crise de l’îlot Perejil de juillet 2002, la diplomatie américaine, dirigée alors par Colin Powel, avait joué le rôle de médiateur principal entre le Maroc et l’Espagne pour désamorcer la crise.

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