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Grand Angle

France : La justice saisie après la discrimination de Maghrébins par un restaurant

A nouveau, un restaurant parisien est épinglé pour discrimination raciale ou religieuse. Cette fois, c'est le restaurant La Plage parisienne qui est dans le viseur de nombreux Français d'origine maghrébine. Un avocat va porter l'affaire en justice.

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Restaurant La Plage parisienne à Paris
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Le cabinet de l’avocat Sophiane El Baroudi a décidé de saisir le procureur de la république française à Paris, pour des allégations de discrimination visant le restaurant La Plage parisienne, du groupe Beaumarly. Ce lundi 2 mai, Me El Baroudi a indiqué dans un communiqué s’être chargé du dossier «pour des faits de discrimination avérés». Selon lui, l’établissement «refuse systématiquement les réservations des personnes dont le nom est à consonnance étrangère, particulièrement maghrébine, prétextant pour ce faire une forte affluence».

Les premiers faits ont été révélés le 30 avril dernier par le Centre d’information Tajmaât, plateforme collaborative maghrébine en France, lorsque des clients ont fait part de refus de leurs réservations. D’autres internautes sur les réseaux sociaux se sont prêtés au testing et ont partagé les résultats, qui corroborent les soupçons de discrimination. A deux demandes de réservations envoyées à le même jour, à la même heure, le même auteur des deux envois reçoit une confirmation pour la demande introduite sous un nom à consonnance française et un refus pour celle portant un nom à consonnance maghrébine, en raison de la non-disponibilité de tables libres.

Source : TajmaâtSource : Tajmaât

«Ce n'est que du buzz !», se défend le restaurant

Contactée par téléphone dès dimanche 1e mai par Yabiladi, une responsable du restaurant a déclaré à notre rédaction que son établissement «n’est pas concerné» par ces révélations et que ces dernières relèveraient plutôt d’«un buzz sur les réseaux sociaux !». 

Mais ce lundi, Me El Baroudi a affirmé que les agissements reprochés à l’enseigne tombaient sous le coup de la loi, notamment «les dispositions des articles 225-1 et 225-2 du Code pénal». «Le fait de refuser la fourniture d’un bien ou d’un service à raison de l’origine réelle ou supposée d’une personne est en effet prohibé», a-t-il insisté.

«Nous ne devons pas confondre la victimisation et défendre nos droits, bafoués depuis trop longtemps. Nous vous imposerons dorénavant le respect qui nous est dû», a écrit pour sa part Tajmaât, sur son compte Twitter. Pour l’avocat, «il appartient au Procureur de la République d’ouvrir une enquête et à la juridiction compétente de dire si le restautant "La Plage Parisienne" a commis une infraction».

Ce cas n'est pas le premier du genre, puisque des restaurants, surtout en région parisienne, ont déjà été épinglés pour leurs usages discriminatoires. Le Cénacle a ainsi vu sa condamnation confirmée en appel pour «discrimination dans la fourniture d’un service en raison de l’appartenance à une religion dans un lieu accueillant du public».

A L’Avenue, brasserie parisienne branchée et prisée par les célébrités, les gérants ont aussi été épinglés pour leur discrimination envers les femmes voilées ou arabes. Des témoignages ont aussi montré que des femmes voilées ont été refoulées à l'entrée du restaurant Matignon, aux Champs-Élysées.

Article modifié le 03/05/2022 à 00h19

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