Un chic restaurant parisien accusé de discrimination envers des femmes voilées

Il ne fait pas bon être une cliente voilée pour le restaurant Matignon. Une femme accuse cet établissement renommé situé tout près des Champs-Élysées, à Paris, de discrimination après qu’elle et ses amies, dont une femme portant le voile, ont été refoulées à l’entrée, indique Le Parisien.

«On était censées faire un dîner ce soir au Matignon, tout était censé bien se passer, c’est pas la première fois qu’on vient», dit-elle en train de se filmer dans la rue à proximité du restaurant. «Mais on a une intruse !», s’exclame-t-elle, en ironisant sur la présence d’une de ses amies voilées.

«Gros acte de racisme de la part du restaurant Le Matignon», résume la jeune femme, pour l’instant non identifiée, qui utilisait le compte Instagram du salon de coiffure pour lequel elle travaille. Diffusés sur Twitter, des extraits de la vidéo ont déjà fait plus d’un million de vues. Ils ont suscité l’indignation de nombreux internautes, certains appelant au boycott de ce haut lieu des soirées parisiennes.

Ils ont refusé un groupe de femmes qui avaient une réservation et la raison est inacceptable pic.twitter.com/OwTgRoFwFE

— j’refais ta TL (@deessegrr) February 27, 2020

Sur internet, une dizaine de témoignages de clients, publiés avant l’incident de mercredi, font état de récits similaires. A l’image d’Abdel, qui confiait sur Google en décembre dernier : «Un employé de ce restaurant me refuse l’entrée et nous fait comprendre que tout le monde peut entrer sauf moi (j’étais le seul français d’origine arabe parmi eux).»

Le site du groupe Beaumarly, propriétaire du restaurant et de nombreux autres noms huppés de la capitale, est depuis hors service. Contacté par Le Parisien, le restaurant s’est gardé de tout commentaire face à la polémique. Également joint par le journal, le groupe Beaumarly n’a pas souhaité s’exprimer également.

Le quotidien rappelle que ce même groupe possède également le restaurant huppé L’Avenue, qui avait fait l’objet d’une plainte en 2018 pour des faits de discrimination à son entrée.