Menu

Grand Angle

Pérou : La Cour constitutionnelle valide l’interdiction de territoire à l’ «ambassadrice» du Polisario

Saisie par l’intéressée, la Cour péruvienne a rejeté le recours de celle qui se présentait en tant qu’«ambassadrice» du Polisario à Lima contre sa décision d’expulsion en 2017. Khadijetou El Mokhtar est ainsi reconnue comme coupable de «violation des lois d'immigration du pays».

Publié
Khadijetou El Mokhtar, expulsée par le Pérou en 2017. / DR
Temps de lecture: 2'

Le Front Polisario vient d’essuyer un nouveau revers diplomatique en Amérique latine, après qu'un certain nombre de pays ont retiré leur reconnaissance de sa «République arabe sahraouie démocratique (RASD)». Ainsi, la justice péruvienne a décidé, cette semaine, de rejeter le recours formé par la figure de proue du Front en Amérique latine et son «ambassadrice itinérante», Khadijetou El Mokhtar. Celle-ci avait saisi la Cour constitutionnelle du pays pour protester contre la décision de son expulsion du Pérou en 2017.

La décision, considérée comme définitive, a été approuvée à l’unanimité par les sept juges de la magistrature, suite à la tentative de Khadijetou El Mokhtar, qui détient la nationalité espagnole, d’«usurpation d’un statut diplomatique au nom d'une entité fictive que le Pérou ne reconnait plus depuis 1996», selon des sources médiatiques péruviennes.

Le 9 septembre 2017, la dirigeante du Polisario avait intenté une action en justice contre le directeur général de l'immigration et de la nationalité du ministère de l'Intérieur, des fonctionnaires de cette direction ainsi que contre le ministre des Affaires étrangères de la République du Pérou.

Mais en vertu de la nouvelle décision, Khadijetou El Mokhtar devient Persona non grata au Pérou. Auparavant, elle avait participé à divers événements publics et activités politiques en tant qu’«ambassadrice» du Polisario, ce que la Cour a considéré comme «contre l'ordre public et l'ordre intérieur et violant toutes les lois sur l'immigration dans le pays».

Un scénario à la «Aminatou Haidar» avorté à Lima

Il est à noter que la «diplomate» du mouvement séparatiste a été nommée à ce poste par Brahim Ghali en juin 2017, dans le cadre d'une vaste opération de redéploiement des cadres du front dans plusieurs capitales du monde, notamment dans les pays d'Amérique du Sud. Trois mois plus tard, la police péruvienne l’avait empêchée de quitter l'aéroport de la capitale Lima, car se présentant en tant qu’«ambassadrice» du Polisario. Celui-ci, espérant reproduire le même scénario d'Aminatou Haidar aux Îles Canaries, avait alors dénoncé une œuvre du lobby marocain au Pérou et avait incité la Sahraouie à mener une grève de la faim et à squatter la zone internationale de l’aéroport péruvien.

Après lui avoir proposé de renter au Pérou en tant que «touriste», ce qu’elle a rejeté, et avoir épuisé tous les moyens humanitaires mis à leur disposition, les autorités de sécurité péruviennes avaient alors décidé de l'expulser vers l'Espagne. Dans une réaction officielle à cette affaire, la diplomatie péruvienne avait expliqué qu’«il a été décidé d’interdire l’accès au Pérou de la citoyenne espagnole El Mokhtar Sidahmed pour infraction à sa qualité migratoire de touriste pendant son séjour dans notre pays». «La citoyenne espagnole demeure volontairement à l’aéroport international de Lima étant donné qu’elle refuse le réembarquement vers son pays d’origine et qu’elle n’accepte pas les facilités qui lui sont offertes par la Surintendance nationale chargée des Migrations», avait ajouté le ministère péruvien des Affaires étrangères.

Il est à rappeler que le Pérou a suspendu sa reconnaissance de la «RASD» en 1996, sous le mandat du président Alberto Fujimori (1995-2000), une décision qui a été préservée par ses successeurs Alejandro Toledo (2001-2006), Andy Garcia Perez (2006-2011), Olanta Humala (2011-2016) et l'actuel président Pedro Pablo Kuczynsk, en poste depuis juillet 2016. 

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com