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Grand Angle

France : Contre l’islamisme, Macron promet que «la peur va changer de camps»

En conseil de défense et de sécurité nationale, dimanche, le président français Emmanuel Macron a promis des «actions concrètes» pour sécuriser prioritairement les établissements scolaires. Il a critiqué par ailleurs une instrumentalisation de l’islamophobie, tout en promettant que «les islamistes ne doivent pas pouvoir dormir tranquilles».

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Le président français Emmanuel Macron / Ph. Christophe Ena - AFP - POOL
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A la rentrée prévue le 2 novembre prochain, de nouvelles mesures devraient permettre le renforcement de la sécurité dans les établissements scolaires en France. Pour l’Elysée, il s’agit d’une «priorité», après la décapitation d’un enseignant d’histoire à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), vendredi dernier. Dimanche en conseil de défense nationale et dans le contexte du débat sur le projet de loi contre le séparatisme, le président français Emmanuel Macron a insisté sur ce point. Il a appelé l’exécutif a réfléchir à de nouvelles mesures, pour enrichir le texte et «entraver les structures ou les personnes qui encouragent, directement ou indirectement, (les terroristes)».

Lors du même conseil, Emmanuel Macron a martelé que «la peur va changer de camp». «Les islamistes ne doivent pas pouvoir dormir tranquilles dans notre pays», a rapporté l’Elysée, cité par l’AFP. Ainsi, les ministres de l’Intérieur et de la Justice, Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti, devront exposer cette semaine un plan «contre des structures, des institutions, des associations voire des personnes proches des milieux radicalisés, et qui propagent des idées (séparatistes)», ont indiqué des sources, citées par Le Figaro.

Pour Emmanuel Macron, «le séparatisme est bel et bien un terreau du terrorisme», d’où un renforcement des mesures dans les propositions du projet de loi sera envisagé. Dans le même sens, le président a demandé à ses deux ministres de se pencher également sur certains organismes, qui instrumentaliseraient le concept d’islamophobie. A cet effet, il a demandé à Gérald Darmanin de constituer un «liste assez large», qui donnera lieu à un vaste «travail de vérification».

«Combattre l’islam politique avec la même force que le terrorisme»

Dimanche après-midi, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a d’ores et déjà mobilisé les préfets pour «expulser les personnes expulsables». Selon le porte-parole du gouvernement, de nouvelles mesures concerneraient aussi les mineurs isolés. Parmi les autres actions à renforcer, il s’agira également de «traquer» les flux financiers entre réseaux.

Ce lundi et dans la continuité de l’échange lors de ce conseil de défense, Darmanin a indiqué par ailleurs que «l’islam politique se joint à l’islam radical pour finalement mener au terrorisme». «On nous dit que ce n’est pas parce que des gens sont rigoristes, prônent l’islam politique, qu’ils sont des terroristes ; ce que nous, nous appelons le séparatisme (…) Il faut combattre l’islam politique avec la même force que le terrorisme» a-t-il déclaré sur Europe 1 ce matin.

Lors d’un entretien accordé à la radio, il a indiqué que des opérations policières avaient d’ailleurs concerné, dès ce lundi, des «dizaines d’individus» qui n’ont pas un «lien forcément avec l’enquête [sur l’attentat de Conflans, ndlr], mais à qui nous avons manifestement envie de faire passer un message : (…) pas une minute de répit pour les ennemis de la République».

Par la même occasion, Gérald Darmanin a annoncé avoir proposé la dissolution du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) ainsi que l’association BarakaCity, qu’il définit toutes deux d’«ennemies de la République». «Il n’y a aucun accommodement possible avec l’islamisme radical», a-t-il martelé.

Dans le même registre, l’Elysée compte pour sa part diffuser un «contre-discours», en réponse à la version «tronquée» ou «manipulée» du discours d’Emmanuel Macron aux Mureaux (Yvelines), où les axes du projet de loi contre le séparatisme ont été exposés. Le reproche est notamment adressé à Al-Jazeera, entre autres médias de pays arabo-musulmans, dans le cadre du traitement fait de l’intervention du président.

«Nous ne sommes pas dans l’ajout, la surcharge ou l’émotion mais dans un travail de fond», a indiqué le président, selon l’AFP, plaidant pour un «retour d’expérience» afin d’identifier les points à améliorer dans ce projet de loi, prévu d’être présenté le 9 décembre prochain.

Article modifié le 19/10/2020 à 14h06

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