Réformé en 2004, le Code de la famille a eu un grand apport en matière de droits civils et économiques pour les femmes. Mais près de vingt ans plus tard, beaucoup de ses termes s’avèrent désuets, voire discriminatoires. La Journée mondiale de lutte pour les droits des femmes a été l’occasion pour des ONG de renouveler leur appel à une réforme globale.
Après la réaction du secrétariat général du PJD et la mise au point du mouvement féminin, le débat sur la réforme du Code de la famille a été alimentée par les positions exprimées samedi par Abdelilah Benkirane et Aziz Akhannouch.
Le tribunal de famille à Casablanca a été saisi pour lever la tutelle du père sur son enfant dans un cas de divorce, pour le motif d’absence. Rendu ce lundi, le verdict n’a pas été favorable à la levée totale, mais il a donné à la mère le pouvoir de prendre des initiatives ayant nécessité jusque-là l’accord du père. La concernée compte interjeter appel.
Dans un jugement rendu par le tribunal de première instance de Midelt, la cour a fait valoir l’intérêt de l’enfant pour rejeter une demande du retrait de la garde au motif que sa mère s’est remariée. Les tribunaux marocains avaient souvent tendance à se prononcer pour le retrait de l’autorité parentale dans de tels cas.
Pour débattre des inégalités fondées sur le genre encore contenues dans le Code de la famille, le ministère de la Justice aurait tendance à privilégier certaines thématiques plus que d’autres. Quitte à passer sous silence certaines grandes questions, il met en avant celles moins enclines à faire tâche d’huile. De quoi faire sortir plus de 20 ONG féministes de leur réserve.