Rétablir la confiance entre le Maroc et l’Algérie est un long parcours du combattant. Le roi Fahd d'Arabie saoudite en savait quelque chose. Sa médiation, durant cinq années, avait permis en mai 1988 de rétablir les relations rompues en 1976 entre Rabat et Alger.
Les responsables algériens se suivent et se ressemblent. Ils s’entêtent à rejeter toutes propositions d’aides en provenance de l’«ennemi historique», comme avait qualifié le général Chengriha le Maroc, lors de catastrophes naturelles.
Malgré le retrait de la Mauritanie de la province d’Oued Ed-Dahab en 1979, se désengageant de l’Accord de Madrid de 1975, la ville de Lagouira reste jusqu’à nos jours sous administration mauritanienne. Dans une récente interview, l'ancien président mauritanien Mohamed Khouna Ould Haidalla raconte comment il avait persuadé le roi Hassan II de maintenir la ville sous le contrôle de son pays.
De retour au Maroc, après deux années d’exil avec la famille royale, le prince Moulay El Hassan s’est attelé à constituer une armée loyale à la monarchie face à une influente Armée de libération nationale, dominée par des figures, tels Fqih Basri et Mohamed Bensaid Aït Idder, proches de l’Egypte de Nasser.
En 1972, le roi Hassan II et le président Houari Boumediene annonçaient la création d’une société mixte pour l’exploitation de la mine de fer de Gara Djbilet. Ce projet faisait partie du package de la convention du tracé des frontières entre les deux pays. L’Algérie a vite oublié ses engagements, et le Maroc n'a pas insisté.
En 1993, le roi Hassan II tenait une réunion avec une délégation israélienne sur l'Accord d'Oslo I. Selon l’un des membres composant la délégation de l’Etat hébreu, le monarque était remonté contre Yasser Arafat, président de l'Autorité palestinienne.
Depuis le XXe siècle, le rapport de la communauté marocaine de confession juive avec la monarchie a été particulièrement marqué par des aspects de sacralité. Des raisons historiques expliquent cette relation, à laquelle s’ajoute un sentiment d’appartenance au Maroc qui ne s’est pas perdu à travers les générations.
Rares sont les épisodes de désapprobation exprimée par l'opposition au Maroc des décisions royales relevant de la politique étrangère. Les protestations estudiantines de février 1979 contre la présence du shah d’Iran au Maroc et la grande marche de Rabat de février 1991 condamnant les bombardements de la coalition internationale en Irak, sont deux moments phares d'une divergence de vues entre les deux parties.
Bien que Charles de Gaulle ait accueilli le roi Hassan II en France, ni lui, ni son successeur Georges Pompidou ne se sont rendus au Maroc en tant que présidents français. Décédé le 2 décembre 2020, Valéry Giscard d’Estaing aura été le premier à se rendre au royaume, des années après l’indépendance. Sa venue a marqué une nouvelle étape dans les relations entre les deux pays.
L’histoire des relations entre le Maroc et l’Algérie est ponctuée de quelques courtes phases de rapprochements, vite effacées par de profondes divergences entre les deux voisins ennemis. En témoigne, la «trêve» qui a duré d'avril à septembre 1999.