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Grand Angle

Révélations sur la panique espagnole suite à l’interception du yacht du roi Mohammed VI en 2014

Il y a six ans, presque jour pour jour, une patrouille de la Garde civile espagnole interceptait un yacht avec à son bord le roi Mohammed VI. Une affaire qui a mis en état d’alerte le gouvernement espagnol. Redoutant les conséquences d'une colère royale, le roi Felipe VI avait appelé les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères pour rectifier le tir.

 

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José Margallo, ex ministre des Affaires étrangères espagnol / Archive - DR
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Alors que la vidéo montrant Mohammed VI dans les eaux de Ceuta, ce dimanche, alimente le débat politique en Espagne, l’ancien ministre espagnol des Affaires étrangères (2011-2016), José Margallo, revient dans une interview fleuve accordée à la publication en ligne Vozpopuli, sur l’interception du yacht royal survenue le 7 août 2014, par une patrouille des services maritimes de la Garde civile.

L’ex-chef de la diplomatie a reconnu qu’il a vécu «avec horreur» cet épisode dans les relations avec le royaume. Il raconte qu’il a dû appeler son homologue marocain, qui se trouvait en vacances à Saint Petersbourg en Russie, pour lui expliquer la gravité de la situation et solliciter son intervention. Salaheddine Mezouar lui a alors promis de «régler le problème». Néanmoins, Margallo, qui était visiblement sous pression de la part de ses supérieurs hiérarchiques, a demandé une action rapide et non une promesse de circonstance.

«J’avais peur qu’ils (les Marocains) envoient 15 000 immigrés sur les côtes andalouses. Avec le Maroc, il faut être extrêmement prudent», a-t-il expliqué.

José Margallo

José Margallo revient sur la fameuse interception du 7 août 2014, affirmant que «le roi Felipe VI est intervenu» pour tourner définitivement cette page de tension. Et d’ajouter qu’«un lieutenant général de l’armée a été envoyé à Rabat», sans doute pour présenter des excuses officielles.

Felipe VI appelle le ministre de l’Intérieur

Le fil des révélations de l’ancien ministre des Affaires étrangères sur cette affaire, vieille de six ans, s’arrête-là. L’histoire nous apprend  aussi que le ministre espagnol de l’Intérieur a été également appelé en renfort pour jouer lui aussi les sapeurs pompiers. Jorge Fernandez Diaz a été informé de l’incident par Felipe VI en personne. Le monarque lui a assuré que la relation entre le Maroc et l’Espagne sont bonnes, rapportait en son temps El Mundo.

Aussitôt, il a alerté de la situation le délégué du gouvernement à Ceuta, Francisco González Pérez, afin que tous deux mettent en place un plan devant garantir une solution à la crise. Diaz n’a pas oublié de téléphoner à son homologue marocain, Mohamed Hassad, pour lui détailler les mesures qu’il compte entreprendre pour éviter toute escalade avec Rabat.

Ainsi, le chef du commandement de la Garde civile à Ceuta a reçu l’ordre de se rendre jusqu’au lieu de l’interception pour présenter des excuses au roi Mohammed VI. Une semaine plus tard, le même responsable militaire a été appelé à Séville dans le cadre d’une enquête interne. Des médias ibériques ont refusé d’attribuer l’audition du lieutenant colonel, Andrés López, à cette affaire préférant plutôt la lier à sa responsabilité dans l’assassinat de 15 migrants subsahariens tombés, six mois auparavant, sous les balles d’éléments de la Grade civile alors qu’ils tentaient d’atteindre Ceuta en nageant.

Le 12 août 2014, soit cinq jours après l’interception du yacht royal, 920 migrants traversaient le détroit de Gibraltar. Soit beaucoup moins que les 15 000 que redoutaient tant José Margallo.

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