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Grand Angle

Algérie : Le nouveau secrétaire général du FLN accusé d'être à la solde du Maroc

En Algérie, l’accusation d’être à la solde du Maroc a repris des couleurs. Sa nouvelle cible est le secrétaire général du FLN, fraichement désigné à ce poste il y a dix jours.

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Abou El Fadl Baadji, nouveau président du FLN. / DR
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Depuis le 30 mai, le Front algérien de libération nationale (FLN) a un nouveau secrétaire général, le troisième en moins de vingt mois, après les brefs passages de Mouad Bouchareb et Mohamed Djemaï. Ce dernier est, d’ailleurs, emprisonné officiellement pour «destruction de documents judiciaires et menaces».

Une élection qui est loin de répondre aux règles élémentaires du jeu démocratique. Le député Abou El Fadl Baadji était le seul candidat pour succéder à Djemaï. Son concurrent, Djamel Ben Hammouda a été écarté de la course par les organisateurs du 11ème congrès du FLN sous prétexte de «soupçons d’infections du Coronavirus», laissant ainsi la route libre à Baadji de remporter facilement l’élection.

Une irrégularité passée, pourtant, sous silence et par la majorité des médias au voisin de l’Est et les opposants de Baadji dans les rangs de son propre parti. Ces derniers, réunis au sein du Mouvement d’authenticité et de redressement du FLN, brandissent désormais la carte de sa «proximité» avec le Maroc pour contester son autorité.

«Un passé marocain» 

Dans une déclaration publique relayée par la presse, le coordinateur du MAR, Abdelkrim Abada affirme que «celui qui vient d’être désigné à la tête du FLN ne remplit pas les conditions légales et statutaires pour être même pas militant de base du parti et il le sait plus que personne». Et d'ajouter que Abou El Fadl Baadji serait à la solde «de cercles constituant une menace pour la stabilité et la sécurité du pays». Une référence au «passé marocain» du nouveau patron du FLN.

L’avocat a, en effet, fait ses études au Maroc et s’est marié avec une Marocaine dont le frère serait un haut cadre des renseignements. Une «proximité» qui, contrairement aux allégations des opposants, lui aurait permis de jouer le rôle d'intermédiaire entre les services sécuritaires des deux voisins maghrébins sur certains dossiers.

L’élection de Baadji à la tête du FLN a, sans doute, bénéficié de la bénédiction de certains cercles au pouvoir algérien. En témoigne le traitement réservé à sa «victoire» par l’agence APS

En Algérie, l’accusation d’être à la solde du Maroc est monnaie courante. L’ancien président par intérim, Abdelkader Bensaleh (9 avril-19 décembre 2019), en sait d’ailleurs quelques choses. Il est en de même pour l’ancien secrétaire général du FLN, Amar Saadani, exilé en France, notamment après ses déclarations sur la marocanité du Sahara.

Avant même son indépendance, l’Algérie a été sous le contrôle de responsables algériens nés au Maroc, réunis au sein du «Clan d’Oujda», comme les présidents Houari Boumédiene, Abdelaziz Bouteflika et Ali Kafi (le président du Haut conseil d’Etat, l’instance ayant mis un terme au processus électoral de décembre 1991).

Durant la guerre contre les Français, ce groupe s’entrainait aux maniements des armes dans une ferme dans la capitale de l'Oriental. Après le départ des Français, ils avaient adopté une politique hostile au Maroc. Abou El Fadl Baadji, le nouveau secrétaire général du FLN, pourraient marcher sur leurs traces.

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