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Grand Angle

Sahara occidental : Le rapprochement entre l'Uruguay et le Maroc se confirme

Le président uruguayen Luis Lacalle Pou a exprimé dimanche sa volonté de «hisser les relations de coopération bilatérale à un niveau meilleur» entre son pays et le Maroc. Le Front Polisario était, pour sa part, le grand absent de cette cérémonie, alors que Montevideo reconnaît la «RASD» depuis décembre 2005.

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Le nouveau président uruguayen Luis Lacalle Pou, dimanche à Montevideo. / Ph. Pablo Porciuncula - AFP
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Dimanche, la capitale de Montevideo a accueilli la cérémonie d’investiture du nouveau président uruguayen Luis Lacalle Pou. Le roi Felipe VI d'Espagne au président de la Colombie, Iván Duque, le président brésilien, Jair Bolsonaro ou encore le président du Chili, Sebastián Piñera, plusieurs chefs d’Etats et représentants de gouvernement ont répondu présents à cette investiture.

Si l’Algérie a dépêché le président de son Congrès national, Slimane Chenine, l’Afrique du Sud était représentée par son ambassadrice Phumelele Gwala. Quant au Maroc, c’est Hakim Benchamach qui a effectué le déplacement.

Dans une déclaration à l’agence officielle MAP, le président de la Chambre des conseillers, qui a transmis au nouveau président uruguayen les félicitations du roi Mohammed VI, a affirmé que Luis Lacalle Pou a exprimé sa volonté de «hisser les relations de coopération bilatérale à un niveau meilleur».

Une réaction en droite ligne avec les signaux positifs donnés par les nouvelles autorités de Montevideo à l’adresse du Maroc. «Nos relations sont avec les Etats et non avec les dirigeants. Elles ne sont pas basées sur des affinités mais sur des intérêts», avait déclaré il y a quelques semaines Ernesto Talvi, proche du nouveau président et pressenti pour diriger la diplomatie uruguayenne.

Le Polisario absent de l’investiture de Luis Lacalle Pou

Le grand absent de cette cérémonie reste le Front Polisario. L’Uruguay et le mouvement de Brahim Ghali entretenaient pourtant, depuis 2005, des relations diplomatiques. Selon la liste des chefs d’Etats et de représentants de gouvernements présents, publiée par la présidence uruguayenne, le mouvement séparatiste n’a pas pris part à cette investiture.

C’est dire que le Polisario s’attendait à ce changement dans la politique étrangère de ce pays d’Amérique latine depuis l’annonce du départ de la coalition du gauche «Frente Amplio» (Front élargi) du pouvoir. Pro-Polisario, le parti a passé 15 ans au pouvoir, avant de perdre les élections du 24 novembre dernier. C’est en décembre 2005 que l’Uruguay, sous Tabare Vazquez, avait acté sa reconnaissance de la «RASD».

Une reconnaissance pourra changer dans les prochaines semaines. En effet, avec Rabat, les nouvelles autorités de Montevideo partagent les mêmes positions sur plusieurs questions régionales, dont celle du Venezuela. D’ailleurs, la situation politique à Caracas freine toujours la percée diplomatique du Maroc sur cette partie du continent, avec un Nicolas Maduro pro-Polisario qui s’accroche toujours au pouvoir et un Juan Guaido proche du Maroc.

Mais les astres semblent alignés pour le Maroc, qui s'est assuré d’une victoire diplomatique en Bolivie. Le nouveau gouvernement de la présidente par intérim Jeanine Añez avait annoncé, en janvier dernier, la suspension de la reconnaissance de son pays de la «RASD». Le Maroc l’a reconnue comme présidente par intérim, quelques jours plus tard. Le coup d’Etat du 10 novembre contre l’ancien président Evo Morales a finalement était du pain béni pour le royaume.

Toutefois, en Amérique Latine et dans les Caraïbes, d’autres pays reconnaissent toujours la «RASD», comme le Mexique, le Belize, le Nicaragua ou encore Guyana et Trinidad et Tobago, ce qui nécessite du Maroc de doubler ses efforts.

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