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Grand Angle

Maroc : Les grands partis épinglés pour le financement de leur campagne électorale

Dans son rapport annuel relatif à l’audit des comptes des partis politiques pour l’exercice 2018, la Cour des comptes appelle nombre de ces formations à reverser à l’Etat les aides leur ayant été allouées et qui n’ont pas été dépensées, ou encore celles relatives au financement étatique de leurs campagnes électorales.

Publié
Le Parlement marocain / DR.
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Le rapport de la Cour des comptes relatif à l’audit annuel des partis politiques pour l’année 2018 a indiqué que les dépenses autorisées à être décaissées par les partis politiques s’élevaient à 116,87 millions de dirhams, contre 138,43 millions en 2017 et 417,99 millions en 2016. Sept partis ont utilisé près de 86,71% du total des dépenses autorisées à être décaissées, tandis que le soutien public aux différentes formations a atteint la somme de 66,34 millions de dirhams.

Ces dépenses comprennent les frais de fonctionnement qui avoisinent les 97,8 millions de dirhams (contre 94,63 millions en 2017 et 93,98 millions en 2016), d’organisation de conférences nationales régulières qui atteignent près de 9,84 millions de dirhams (contre 30,56 millions de dirhams 2017), ainsi que l’acquisition de biens pour un total de 9,23 millions de dirhams (contre 13,24 millions de dirhams en 2017 et 25,24 millions de dirhams en 2016).

Par ailleurs, 31 partis sur 34 ont déposé leurs comptes annuels auprès de la Cour des comptes. Le Parti libéral marocain, l’Union marocaine pour la démocratie et l’Union nationale des forces populaires ont en effet manqué à l’appel. Ce rapport requiert également des quatre plus grandes formations politiques de restituer leurs frais injustifiées ou les aides étatiques n’ayant pas été dépensées.

Le PAM et le PJD rappelés à l’ordre

Selon le rapport, les ressources du Parti de la justice et du développement (PJD) ont atteint, en 2018, le montant de 38 249 011,08 dirhams, où la contribution de l’Etat s’est élevée à 15 816 818,66 dirhams pour les frais de gestion. Dans ce sens, il s’avère que la formation islamiste n’a pas fourni de justifications suffisantes et relatives à l’examen de ses ressources financières ainsi qu’à l’exactitude des dépenses.

Quant au Parti authenticité et modernité (PAM), ses ressources ont atteint 16 299 940 15 DH, dont 12 626 660,37 DH d’aide étatique. La formation de Hakim Benchamach a également été épinglée par la Cour des comptes, pour des raisons similaires à celles de son rival islamiste.

En effet, l’institution estime que le PAM n’a pas fourni de justifications suffisantes sur la validité des dépenses, notamment les relevés bancaires, et les indemnités de déplacement. Au total, la valeur des opérations bancaires de virements sans justificatif a été de 270 000 DH.

L’Istiqlal et le RNI doivent le plus d’argent pour leurs campagnes électorales

Le rapport souligne que les ressources du Parti de l’Istiqlal s’élèvent à 14 235 556,54 de dirhams, dont une part de l’Etat d’une valeur de 6 320 783,21 de dirhams.

Selon la Cour des comptes, la formation politique n’a pas fourni de preuves attestant de la restitution aux caisses publiques d’un montant de 673 448 dirhams, perçu dans le cadre des élections du 4 septembre 2015.

Le parti n’a pas non plus fourni, selon le rapport, la preuve du retour d’un montant total de soutien de 646 242,56 dirhams comme contribution étatique au financement de sa campagne électorale pour le scrutin du 7 octobre 2016, en plus de ne pas avoir apporté les précisions nécessaires, relatives cette fois-ci à la situation juridique du foncier au nom de l’Istiqlal.

En ce qui concerne le Rassemblement national des indépendants (RNI), le rapport indique que les ressources du parti s’élèvent à 22 643 810,47 dirhams, dont une contribution de l’Etat à hauteur de 5 456 952,41 de dirhams.

Par ailleurs, la Cour exige du RNI qu’il reverse un montant d’appui non utilisé, 15 151,69 DH, au titre de la contribution de l’Etat dans le cadre des élections du 25 novembre 2011. Il en est de même pour le financement du scrutin de septembre 2015, pour un montant de 1 835 104,11 de dirhams, celui d’octobre 2015 pour 1,4 million de dirhams et celui d’octobre 2016, pour une valeur non reversée de 984 848,38 DH.

En dehors de ces formations, la Cour des comptes indique que quatre autres partis comptent plutôt sur leurs propres ressources pour financer leurs activités, faute de financements publics en 2018. Il s’agit du Parti des forces citoyennes, de la Voie démocratique, du Pacte démocratique (Al Ahd) et du Parti démocratique national.

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