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Grand Angle

L’appel de Mohammed VI aux nouveaux chefs d’Etats du Maghreb

Du 6 novembre 2018 à aujourd’hui, le Maghreb a connu de grands changements. L’Algérien Abdelaziz Bouteflika, le Tunisien Béji Caid Essebsi et le Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz ont quitté le pouvoir. Une perspective historique s’esquisse conduisant le roi Mohammed VI a espérer une relance du projet du grand Maghreb.

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Dans son discours à l’occasion de la commémoration du 44e anniversaire de la Marche verte, le roi Mohammed VI s’est dit engagé «à établir des relations saines et solides avec les Etats maghrébins frères». Contrairement à son intervention de l’année dernière en pareille circonstance, marquée par une main tendue à l’Algérie, cette fois le souverain a adressé son message aux cinq composantes de l’Union du Maghreb arabe.

Dans son plaidoyer pour l’édification du grand Maghreb, le roi a présenté une série d’arguments économiques et sociaux qui devraient conduire les nouveaux responsables de la région à privilégier le pragmatisme.

«La situation actuelle dans la région et dans l’espace méditerranéen sollicite notre attention et nous incite à entreprendre une action constructive.»

Le roi Mohammed VI

Et de mettre l’accent notamment sur les attentes de «la jeunesse maghrébine (qui) exige de nous la mise en place d’un espace ouvert, propice à l’interaction et à l’échange» et du monde des affaires qui réclame que «lui soient assurées des conditions favorables à son développement».

Une région en plein bouleversement

Le pari du roi sur le Maghreb intervient alors que l’espace a enregistré de nouveaux changements, avec les élections de Mohamed Ould Ghazouani et Kaïs Saïed présidents respectifs de la Mauritanie et la Tunisie. Deux nouveaux chefs d’Etats qui sont appeler à s’écarter de la ligne politique de leurs prédécesseurs pour mieux répondre aux demandes sociétales de leurs populations.

La situation en Algérie est plus délicate avec une contestation politique et sociale radicale qui bas le pavé chaque vendredi depuis plusieurs mois. Le voisin de l’Est est engagé dans un processus de scrutin présidentiel voulu et préparé par l’armée. Reste à savoir si l’élection, le 12 décembre, d’un successeur au démissionnaire Abbdelaziz Bouteflika bénéficiera à la construction du grand Maghreb ? A moins que l’élection présidentielle soit de nouveau reportée. 

Quant à la Libye, l’instabilité politique actuelle et les affrontements violents ne permet pas d’espérer une participation à la relance de l’Union du grand Maghreb à moyen terme.

En attendant donc d’y voir plus clair dans la carte régionale, le souverain a reconnu que «les espoirs et les attentes sont énormes ; les défis sont nombreux et complexes. Mais, on peut déplorer que certains n’en mesurent pas l’importance. En vérité, notre ennemi commun réside dans l’immobilisme et le faible niveau de développement que connaissent encore nos cinq peuples». 

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